Plus de trois millions d’actifs en situation de risque élevé

Quelle est l’ampleur de l’épuisement professionnel et comment lutter contre ce phénomène ? De cette question est née une étude¹ réalisée par Technologia, un cabinet d’évaluation et de prévention des risques professionnels. Ce travail vise principalement à clarifier les causes, les manifestations et les conséquences d’un mode de comportement professionnel : le surengagement, qui mène à des conséquences négatives graves non seulement pour la santé des personnes concernées, mais aussi pour la viabilité à long terme des entreprises qui les emploient. Aujourd’hui, l’absence de consensus sur la définition clinique de ce qui est communément appelé le burn-out ne permet ni de décrire les affections regroupées sous cette appellation ni de promouvoir leur reconnaissance en tant que maladies professionnelles.

Quelques dizaines de cas reconnus chaque année

Le burn-out peut être reconnu au titre de l’article L.461-1 du Code de la Sécurité sociale, mais « uniquement si la maladie justifie une incapacité permanente de plus de 25 % » et si un lien « direct et essentiel » avec le travail est mis en évidence par un comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles. Il résulte de cette procédure complexe que seuls quelques dizaines de cas sont reconnus chaque année. Il ressort de l’étude que la réalité est tout autre : plus de trois millions de personnes seraient en situation de risque élevé de développer un syndrome d’épuisement professionnel ! Cela représente 12,6 % des actifs occupés, parmi lesquels sont plus touchés les agriculteurs (23,5 %), devant les artisans, les commerçants et les chefs d’entreprise (19,7 %), et les cadres (19 %), donc particulièrement les vétérinaires. Cette affection touche des personnes sans antécédents psychiques, les troubles « ne concernent que la sphère professionnelle ». Le lien « direct et essentiel » avec le travail est établi.

Technologia lance donc un appel (www.appel-burnout.fr) pour la reconnaissance par la Sécurité sociale du burn-out, via la création de trois tableaux de maladies professionnelles : dépression d’épuisement, état de stress répété et anxiété généralisée. Au 16 mai, plus de 6 000 signatures étaient déjà recueillies.

• 1 « Le syndrome d’épuisement, une maladie professionnelle : étude pour la reconnaissance du syndrome d’épuisement professionnel au tableau des maladies professionnelles », mai 2014.