Un nouvel institut de recherche multidisciplinaire et multi-espèces

En médecine humaine, le contrôle de la douleur est un enjeu pour les années à venir. Deux tiers des patients souffrant de douleur chronique estiment par exemple qu’elle n’est pas suffisamment maîtrisée. Chez les animaux, son impact est plus difficile à mettre en évidence et reste sous-diagnostiqué. La composante fonctionnelle, mécanique, est de plus en plus recherchée, mais la composante comportementale pourrait être mieux prise en compte, avec d’importantes variations selon les filières. L’Institut Analgesia entend créer un lien fort entre santé animale et humaine.

L’objectif de l’institut est de favoriser la collaboration en réseau d’acteurs publics et privés issus de divers horizons, couvrant toutes les étapes de la recherche. Mutualiser les plates-formes et les outils existants permettra d’améliorer l’efficacité de la recherche, afin de développer de nouveaux antalgiques, qui bénéficieront à l’homme et à l’animal. Sa création fait suite à des partenariats initiés depuis plusieurs années au sein du cluster Analgesia Partenership, qui a déjà vu le dépôt de cinq brevets et le lancement de trois essais cliniques.

Une équipe de vétérinaires référents

Deux confrères sont impliqués dans la structuration de l’institut : Patrice Domas, pour la mise en place du projet, et Thierry Poitte (titulaire d’un DIU de formation des professionnels de santé à la prise en charge de la douleur), comme référent scientifique santé animale. Un partenariat est engagé avec Vet-Agro Sup pour mener des études de cohortes. Il pourrait s’étendre aux autres écoles. L’Inra collabore aussi.

Si les médicaments développés devraient d’abord concerner les chiens et les chats, l’objectif est aussi d’en faire bénéficier les NAC, les animaux de production et les équidés. Thierry Poitte souhaite d’ailleurs constituer une équipe de vétérinaires référents pour chaque filière et pour l’anesthésie loco-régionale. Selon lui, « ce rapprochement entre médecins, chercheurs et vétérinaires est très intéressant. Nous allons pouvoir tirer bénéfice de leur expérience pour enrichir notre pratique. Collaborer avec des vétérinaires est pour eux une garantie de développer des médicaments dont l’efficacité a été évaluée par des praticiens confirmés pour chaque espèce, avec des galéniques et une facilité d’observance adaptée, pour favoriser le débouché des recherches sur le marché vétérinaire. »