Barbara Dufour, enseignant-chercheur en épidémiologie et en maladies contagieuses à l’ENVA.
Dossier
Auteur(s) : Chantal Béraud
Quel serait le “bon” ratio hommes-femmes dans les écoles vétérinaires ? À mes yeux, ce serait revenir à une proportion 40 %/60 % pour garantir un équilibre. Je suis résolument favorable à la mixité : une profession vétérinaire uniquement féminine prendrait des travers féminins ! Pour le reste, cette féminisation est un phénomène qui a beaucoup fait parler, mais qui est aujourd’hui un fait acquis.
Il y a 30 ans, lorsque je travaillais en rurale, nous étions des pionnières : les paysans étaient surpris de nous voir débarquer dans leur ferme ! Il fallait parfois faire face à des comportements hostiles de la part de confrères. À l’époque, j’ai essuyé quelques refus de remplacements parce que j’étais une femme. Une fois, on m’a aussi proposé d’être payée à 50 % ! Aujourd’hui, de nombreuses consœurs se sont installées en rurale et elles y ont fait leurs preuves, en développant parfois des techniques différentes : il y a toujours les bras des éleveurs pour les aider, par exemple, pour un retournement de matrice…
En revanche, il est vrai qu’elles exercent un peu moins à temps plein que les hommes. Mais si le métier change, c’est aussi parce qu’il évolue, comme le reste de la société. Aujourd’hui, de nombreux professionnels des deux sexes aspirent à rentrer chez eux à 18 heures, à profiter des week-ends et de leurs enfants. Certes, il est encore possible d’entendre dire qu’« une profession qui se féminise est une profession fichue », mais c’est de moins en moins courant. Il reste un fond de misogynie, mais qui va en s’étiolant. À cet égard, nous sommes sans doute en retard par rapport à d’autres métiers, mais en avance par rapport aux pilotes de ligne. À l’école vétérinaire, en tout cas, durant ces dix dernières années, l’ambiance a changé. Même si les étudiantes entonnent encore des chansons paillardes, elles boivent moins et sont moins dans l’excès classique carabin. Autrefois, les équipes de rugby féminines semblaient reproduire l’exact comportement des garçons. L’idéal du vétérinaire rural musclé s’est beaucoup effacé. Il est possible de dire que l’image de la profession se normalise.
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