France Vet 2014
Actu
SANTÉ ANIMALE
Auteur(s) : Hélène Rose
Des confrères français et anglais se sont succédé pendant les deux jours du congrès France Vet 2014 pour animer les programmes scientifique et de gestion dans les salles de conférences ou les ateliers.
Ces séances ont été l’occasion d’aborder de nombreux thèmes et de délivrer des conseils utiles au quotidien pour les praticiens présents au congrès.
Anke Hendricks (Royal Veterinary College of London) prescrit des corticoïdes à dose anti-inflammatoire pendant deux à trois semaines pour élargir le conduit auditif lors d’otite chronique à Pseudomonas, afin d’appliquer des nettoyants et topiques antibiotiques auriculaires. Après écouvillonage, coloration rapide et envoi au laboratoire pour identification et antibiogramme, elle utilise de l’acide fusidique ou de la polymyxine B en première intention, deux fois par jours, en augmentant la concentration (la sensibilité in vivo peut être très différente de celle in vitro) : quatre ou cinq gouttes de produit ne suffisent pas à tapisser l’ensemble du canal, dont le volume varie de 1 à 8 ml. Elle utilise la gentamicine en seconde intention, et réserve les quinolones aux échecs avérés. Le traitement est poursuivi jusqu’à résolution clinique et bactérienne.
Pour éviter la transmission d’infections nosocomiales, les gestes d’hygiène sont nécessaires. Ainsi, un lavage soigneux des mains comprend un passage à l’eau et au savon, un séchage, puis l’usage d’une solution hydro-alcoolique. Les hospitalisations, avec le passage des soignants d’un animal à un autre, et les interventions chirurgicales sont des situations à risque. Une attention particulière doit être portée à la pose de cathéters, veineux ou urinaires.
Patrick Verwaerde (ENVA) a explicité les voies de la douleur chronique. Pour la soulager, il prescrit d’abord un anti-inflammatoire non stéroïdien (une rotation est possible entre les différentes familles), puis au besoin l’associe à un morphinique faible (tramadol, codéine, buprénorphine), voire ajoute un morphinique fort (fentanyl par exemple) aussi longtemps que nécessaire. Quelques heures de perfusion continue de kétamine à dose infra-anesthésique suffisent à bloquer l’apparition de douleurs neuropathiques dans les situations où celles-ci sont prévisibles (amputation d’un membre par exemple).
Artem Rogalev (ENVA) a présenté les avantages et limites des différentes techniques de physiothérapie lors de la prise en charge un animal après une intervention chirurgicale orthopédique, ou lors d’arthrose : application de poches de froid ou de chaud, techniques manuelles ou électriques, piscine, tapis sec ou immergé, etc. Des démonstrations ont été effectuées tout au long du congrès sur le stand d’Alforme. Le confort de vie de l’animal est également un facteur d’évaluation de l’efficacité d’un traitement anti-épileptique à l’aide de phénobarbital, a rappelé Laurent Cauzinille (CHV Frégis). Il convient de détailler avec le propriétaire la réponse réelle de l’animal (diminution de la fréquence des crises, de leur intensité, etc.). En cas de manque d’efficacité avéré, le diagnostic est à reconsidérer (tumeur, shunt porto-systémique). Le dosage de la phénobarbitalémie permet d’ajuster la prise, qui peut être augmentée jusqu’à atteindre le seuil de 45 mg/l. Au-delà, il existe un risque de toxicité pour le foie, une bi-thérapie est à envisager, à l’aide de bromure chez le chien, ou d’imépitoïne (qui peut aussi être choisie en premier traitement).
Lors de fluidothérapie, Dan Chan, du Royal Veterinary College, a insisté sur la polyvalence des solutés cristalloïdes dans de nombreuses situations de réanimation. Face aux troubles de la coagulation et aux insuffisances rénales qui ont entraîné le retrait de nombreux colloïdes en médecine humaine, et des indications beaucoup plus restreintes (hémorragie massive aigue) pour ceux autorisés, il a appelé à la plus grande prudence chez les animaux, même si les études manquent à ce jour.
Un hypoadrénocorticisme est à suspecter lorsqu’un jeune chien présenté en état de choc sévère (mâles plus souvent que les femelles, notamment des races à risque : caniche royal, colley à poils durs, retriever de la Nouvelle-Écosse, léonberg). David Church conseille de réaliser un test à l’ACTH (qui sera bientôt de nouveau disponible) avant toute administration d’un corticoïde, qui est toutefois à administrer sans attendre les résultats. Il recommande l’hydrocortisone sodium succinate (0,5 mg/kg/h en perfusion continue de NaCl 0,9 % à un débit de 8 ml/kg/h) pour ses effets à la fois minéralo et glucocorticoïdes et sa demi-vie courte.
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