Dossier
Auteur(s) : Nathalie Devos
Le rapport dresse un état des lieux destiné au gestionnaire et susceptible de l’aider ensuite dans la gestion du risque d’émergence d’antibiorésistance. Les aspects socio-économiques, qui ne font pas l’objet du travail présenté, seront pris en compte par le gestionnaire dans le choix des mesures à prendre, selon l’impact sur la santé publique. Pour le moment, le plan ÉcoAntibio 2017 s’est construit dans la concertation plutôt que dans l’interdiction. Les filières se sont emparées du problème avant lrsquo;instauration du plan, avec des mesures volontaires, des moratoires, ainsi que la mise en place pour certaines d’entre elles d’une surveillance appropriée. Des dispositions sont d’ores et déjà prévues dans la loi d’avenir agricole, notamment la réduction de 25 % des céphalosporines et des fluoroquinolones. Il est rare d’avoir un objectif chiffré dans une loi, ce qui indique un engagement solennel du ministère de l’Agriculture.
Actuellement, la surveillance de la consommation des antibiotiques est extrapolée à partir du suivi des ventes. Les fabricants transmettent leurs données à l’ANMV, qui établit tous les ans le suivi et l’analyse. Il s’agit d’un suivi des antibiotiques utilisés dans le cadre de l’AMM, donc cela ne prend pas forcément en compte les usages dans le cadre de la cascade, sur de petits volumes qui ne sont pas associés à l’espèce pour laquelle ils sont prescrits, mais qui peuvent avoir une importance dans l’émergence de résistances. L’emploi des céphalosporines de troisième génération en injection chez les poussins de 1 jour, par exemple, n’est pas prévu dans l’AMM. Ce produit n’est donc pas enregistré dans les ventes pour cette espèce. Cela explique la recommandation de l’Anses de créer un système de suivi des prescriptions et des délivrances, afin d’avoir des données plus exhaustives sur l’exposition des animaux et une meilleure vision du risque.
C’est une limite de l’approche choisie pour l’évaluation. En pratique, il y a souvent un agent pathogène dominant, qui sera alors ciblé par le traitement antibiotique. Des réserves sont émises pour certaines affections ou syndromes. Une analyse du type bénéfice/risque pour l’affection à traiter, qui prend en compte le risque pour la santé publique, est alors nécessaire. Celui-ci sera ou non en faveur d’un traitement antibiotique. C’est l’intérêt des arbres décisionnels élaborés par les associations professionnelles, qui aident à déterminer quand traiter avec un antibiotique ou non.
Ensuite, il conviendra de privilégier les solutions alternatives aux antimicrobiens, car il est peu probable de voir de nouveaux antibiotiques ou de nouvelles familles destinés à la médecine vétérinaire. Il n’existe pas une solution alternative ou unique pour remplacer les antibiotiques, mais il est possible de proposer une série de mesures afin d’améliorer les conditions sanitaires des élevages et des animaux : agir sur les bâtiments (ventilation, hygrométrie, état des litières), mettre en place des mesures de biosécurité, attendre les premiers symptômes pour soigner en métaphylaxie au lieu de traiter en aveugle avant l’apparition d’une maladie, etc.
C’est le cas, par exemple, des traitements en poudre au nid pour les lapins, des nébulisations ou des pulvérisations (à l’exception des nébulisations au masque, chez les chevaux, pour lesquelles le dosage est mieux contrôlé et qui peuvent être considérées comme des traitements locaux), ainsi que des traitements distribués dans l’aliment. Nous ne sommes jamais certains de ce qui atteint vraiment les animaux et du dosage. La tendance actuelle consiste à frapper vite et fort. Toutefois, un animal malade qui présente une perte d’appétit mangera moins et consommera moins de médicament. Il existe donc un risque de sous-dosage. La solution résiderait dans l’augmentation des doses dans l’aliment, mais cela comporte un coût financier et en termes d’exposition de l’animal et des bactéries de l’environnement.
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