Maîtriser les maladies infectieuses

Cette 4^e édition, organisée par Merial sur son site lyonnais, a permis d’aborder des questions de santé majeures en chatterie.

Impact des maladies infectieuses

Répondant aux inquiétudes des éleveurs vis-à-vis du typhus, Prémila Constantin et Pierre Bergamo (Merial) ont rappelé qu’outre la forme classique de la maladie, la forme foudroyante n’est pas nouvelle, qu’il existe des formes chroniques, et que celles dites atypiques sont le plus souvent liées aux complications variées (ulcères buccaux, septicémie, ictère, etc.) qui suivent l’infection. Ils ont recommandé d’effectuer systématiquement des analyses lors de suspicion de typhus et d’informer les laboratoires pharmaceutiques lors de cas confirmés (veille épidémiologique).

Si le complexe gingivo-stomatite félin n’affecte en général qu’un ou deux chats, 15 à 20 % des animaux d'un élevage touché peuvent être porteurs et excréteurs chroniques de calicivirus (responsable de plus de 80 % des cas) ont indiqué Dejan Marikov (VetAgro Sup) et Anne Meyrueix (ENVA). Des dépistages par écouvillon buccal sont souhaitables.

Surveiller la prise de colostrum

Sylvie Chastant (ENVT) a rappelé le rôle protecteur essentiel du colostrum. La mortinatalité représente environ 8,5 % des 18 100 naissances rapportées en 2012-2013, la mortalité néonatale et pédiatrique, 7,2 %, avec environ 50 % des cas dus à des infections. Si le seuil minimal de concentration en immunoglobulines (dont l’absorption est maximale dans les 12 premières heures de vie) permettant une nette diminution de la mortalité n’est pas connu chez le chaton, il est de 3 g/l chez le chiot. Le colostrum apporte, en outre, des leucocytes maternels, des facteurs antimicrobiens non spécifiques, des facteurs de croissance et des hormones. Riche en matières grasses, en protéines, en sucres, il est, par ailleurs, vecteur du FIV et du FeLV.

Une banque de colostrum peut être constituée à partir de chattes de type A (pour ne pas risquer d’érythrolyse néonatale). Une fois congelé, celui-ci se conserve un an, mais il est sensible à la décongélation (jamais au-dessus de 50 °C). La dose est extrapôlée des chiots : 1,5 ml pour 100 g.

Encourager la prévention

« Quel que soit l’élevage, les deux volets de la prévention, sanitaire et médicale, sont indissociables », ont rappelé les différents intervenants.

Au niveau sanitaire, la sectorisation (nurserie, maternité, infirmerie, etc.) et la marche en avant sont primordiales. La quarantaine est nécessaire avant d’introduire un nouveau chat, ainsi qu’après un déplacement (pour un concours, par exemple). Éviter la surpopulation diminue le stress subi par chaque animal et la pression infectieuse. Le nettoyage doit être effectué avec un produit adapté (eau de Javel, par exemple, active sur les calicivirus et les parvovirus, à condition de respecter les conditions d’emploi).

La prophylaxie médicale est à adapter aux particularités de chaque élevage, notamment pour les pratiques vaccinales. La vermifugation des chatons et de leur mère est recommandée tous les 15 jours, à partir de 2 à 3 semaines, pour prévenir le développement de Toxocara cati, transmis par le lait maternel, et de Dypilidium caninum, ténia fréquent chez le chaton.