Réseaux Loup-Lynx et Ours brun en France - La Semaine Vétérinaire n° 1595 du 05/09/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1595 du 05/09/2014

Formation

FAUNE SAUVAGE

Auteur(s) : Serge Trouillet

Les réseaux Lynx et Loup ont été créés respectivement en 1988 et en 1994. Afin de gagner en efficacité, ils ont fusionné en 2001, car les aires de présence actuelle et potentielle de ces deux espèces protégées se recoupent. Outil de suivi patrimonial, le réseau Loup-Lynx permet ainsi de rendre compte des tendances d’évolution des aires de répartition et de la démographie de ces deux espèces, avec pour objectif de mesurer leur état de conservation. « Nous avons en charge la partie technique du dossier, explique Christophe Duchamp, ingénieur des travaux à l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), chargé des études sur le loup. Nous assurons le suivi des populations et nous effectuons tous les bilans géographiques et démographiques de ces espèces. Il nous importe de savoir combien d’unités elles comptent sur notre territoire, comment elles vivent, se reproduisent, meurent, quel est leur taux de survie. Nous mettons ensuite toutes ces connaissances à la disposition de nos partenaires publics et de nos deux ministères de tutelle, l’Agriculture et l’Écologie. Les décisions relatives à la gestion des espèces leur reviennent pleinement, puisqu’elles prennent en compte d’autres éléments d’ordre sociologique, économique ou politique. »

300 LOUPS EN FRANCE, ET 150 LYNX ENVIRON

Le réseau, piloté par l’ONCFS, est multipartenaires. Les loups et les lynx se déplaçant beaucoup et ayant une faible densité sur le territoire, le champ d’action doit être très large : « Le dispositif est ancré sur la base d’un déploiement de 1 200 correspondants (70 % de professionnels de la faune sauvage et 30 % de particuliers), tous formés à l’identification et à la reconnaissance des indices de présence (proies sauvages ou domestiques, empreintes, observations visuelles, fèces, etc.). Ils couvrent une partie est de la France, des Vosges aux Pyrénées-Atlantiques, et appliquent une procédure commune de collecte d’indices par le biais de fiches techniques », poursuit Christophe Duchamp. Grâce à des techniques de pointe utilisant la modélisation mathématique et la génétique, il s’ensuit l’élaboration de modèles démographiques de taux de survie, de qualité de la reproduction, et, in fine, la production d’un indicateur de conservation de l’espèce. Un modèle de référence indique aujourd’hui 300 loups (plus ou moins 50) présents en France.

Le lynx se porte bien également, hormis une baisse d’effectif dans les Vosges. Globalement, la population est estimée à 150 animaux environ. « Les capacités de l’espèce sont plus faibles et l’extension de son territoire est plus lente, développe Christophe Duchamp. Le lynx est fort sujet aux infrastructures routières, ferroviaires, aux ruptures de paysage, alors que cela ne gêne pas le loup, qui peut se disperser au-delà de 400 km facilement. Ce dernier se diffuse par bonds, alors que le lynx le fait plutôt en tache d’huile. »

UNE POPULATION D’OURS TROP PRÉCAIRE

Le réseau Ours brun, également piloté par l’ONCFS, a été mis en place en 1984. À l’origine, il couvrait le versant français de l’ensemble des Pyrénées. Rapidement, il est devenu inactif dans les Pyrénées centrales, où l’ours a disparu à la fin des années 1980. Le noyau occidental se réduit aujourd’hui à deux mâles, l’un d’origine slovène et l’autre hybride issu d’un croisement entre un ours réintroduit de Slovénie et la dernière femelle de souche pyrénéenne. Le reste des 25 individus différents, recensés par les membres d’un réseau de 360 correspondants, se trouve essentiellement dans l’Ariège. « Ce suivi s’effectue avec nos collègues espagnols et andorrans.Nous mutualisons les protocoles et partageons les résultats. Près de 70 % des ours se trouvent, en effet, à la fois sur les deux versants des Pyrénées », précise Pierre-Yves Quenette, chef de projet à l’ONCFS (équipe “ours brun”).

La viabilité de l’espèce dans la région est loin d’être assurée. « Selon les résultats actuels, la population des ours dans les Pyrénées reste trop précaire, relève Pierre-Yves Quenette. Les risques d’extinction sont encore élevés par rapport aux critères internationaux, définis par l’Union internationale de conservation de la nature (UICN). Un des risques encourus par cette population est celui de la consanguinité, lié au faible nombre de ses individus fondateurs. À court terme, les risques démographiques sont plus importants que ceux génétiques.Cependant, à moyen terme, ces derniers peuvent conduire à augmenter la consanguinité, avec les effets induits sur la population. »

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