Bilan et perspectives de l’utilisation d’une souche vaccinale

Alors que la journée mondiale contre la rage approche (28 septembre), une étude¹ récente retrace le bilan du développement et de l’utilisation de la souche vaccinale SAG2 (virus vivant, modifié et atténué) dans des appâts destinés à la faune sauvage.

Campagnes de vaccination en Europe

Enregistrée dans les 28 pays européens pour la vaccination orale des renards et des chiens viverrins, principaux réservoirs de la maladie en Europe, la souche SAG2 y a été utilisée dans plus de 20 millions d’appâts. Contrairement à d’autres souches, elle est très bien tolérée par les animaux qui l’ingèrent, y compris lors d’administrations répétées : aucun cas de rage d’origine vaccinale n’a été rapporté. Son usage a largement contribué à l’éradication de la rage vulpine en France, en Suisse et en Italie. En Estonie et en Finlande, la vaccination a également visé les chiens viverrins. Le nombre de campagnes nécessaires et les coûts ont varié en fonction des situations épidémiologiques, des stratégies utilisées, du niveau de surveillance, et de l’existence ou non de programmes de contrôle dans les pays voisins. L’Italie, l’Estonie et la Finlande poursuivent ainsi une vaccination préventive au niveau de certaines régions frontalières.

Des tests prometteurs sur d’autres espèces

Des tests ont été effectués chez d’autres espèces réservoirs de la rage dans d’autres régions du globe, comme les chacals (un quart des cas répertoriés au Zimbabwe, par exemple) ou les mangoustes jaunes en Afrique. Une étude pilote a aussi concerné, en 2011, le loup d’Abyssinie, espèce en danger d’extinction et qui a souffert de plusieurs flambées. Dans de nombreuses régions polaires, le renard arctique est le principal réservoir. Pour éviter que le liquide vaccinal ne gèle, il a été lyophilisé avant d’être placé dans des appâts. En Amérique du Nord, des tests ont été menés chez le raton laveur, la mouffette rayée et le coyote. Les résultats sont encourageants, et pourraient justifier une utilisation plus large de cette souche vaccinale, qui n’est pas encore autorisée dans ces pays.

• 1 Mähl P., Cliquet F., Guiot A.-L. et col. Twenty year experience of the oral rabies vaccine SAG2 in wildlife: a global review. Vet Res 2014:45;77.