Connaissez-vous bien le hors-sol ?

Des reportages en caméra cachée chez quelques éleveurs peu scrupuleux ont semé le discrédit sur les productions animales dites en hors-sol, comparées à d’horribles prisons, sources de multiples nuisances. Or, dans n’importe quel domaine, il y a des brebis galeuses. Mais la presse grand public généralise et continue d’ancrer l’image de la poule qui se meut dans un espace équivalant à une feuille A4. Cette déconsidération des exploitants en élevage industriel se répercute souvent sur l’image des vétérinaires qui y interviennent. « Dans la société civile, quand je dis que je travaille dans la volaille, je suis regardé différemment, mais cela permet aussi d’expliquer ce qu’on fait et de temporiser ce qui est caricaturé dans les médias. En première ligne lors d’épizootie ou de zoonose, avec un rôle de défenseur de la santé publique et économique, le travail du vétérinaire devient valorisant pour les produits et les filières », témoigne l’un de nos confrères. En effet, ce secteur a un réel potentiel attractif : des espèces variées, des activités de conseil, une stimulation intellectuelle procurée par les affections de groupe rencontrées et les maladies émergentes, l’évolution des méthodes d’élevage, les aspects épidémiologiques, microbiologiques et virologiques, mais aussi par le fait d’aller au bout de sa démarche diagnostique grâce aux analyses. Par ailleurs, deux filières mériteraient aussi d’être mises en exergue. Le rôle des vétérinaires apicoles, moins connu, est important pour la santé des abeilles (insectes pollinisateurs indispensables), même s’ils sont encore “boudés” par les apiculteurs, réticents “économiquement parlant”. Quant aux praticiens aquacoles, leur nombre devrait s’accroître dans les prochaines années : l’aquaculture est en croissance continue et près de 50 % de l’offre mondiale d’animaux aquatiques pour la consommation humaine en est aujourd’hui issue.