Faut-il (ne) manger (que) du poisson MSC ?

Le MSC, qu’est-ce que c’est ? Le Marine Stewardship Council offre un label de qualité environnementale garantissant la bonne gestion des stocks d’origine des poissons. Selon leur propre site¹ : « Le programme de certification et d’écolabellisation MSC reconnaît et valorise la pêche durable. Nous travaillons avec les pêcheries, les entreprises de transformation, les scientifiques et les organisations environnementales pour transformer le marché et encourager les consommateurs à faire des choix durables en produits de la mer. »

Le label MSC est une formidable opportunité pour assainir un marché où régnent confusion, braconnage et surexploitation des ressources. Ce n’est pas la seule : les principales organisations non gouvernementales (Greenpeace, WWF, Bloom…) offrent, sur leur site, des mini-plaquettes informatives à emporter lorsqu’on va faire ses courses pour s’y retrouver dans le maquis des espèces et des origines (maintenant disponibles en application pour smartphones)¹.

Le MSC est un grand pas en avant, mais il présente certaines limites.

→ Il concerne surtout les produits congelés ou en boîte ; il est difficile, voire impossible, loin des côtes, en France, de trouver des poissons frais MSC. Seuls 17 % des produits de la mer Picard sont MSC, les références Carrefour sont plus nombreuses (possibilité notamment de trouver des boîtes de thon MSC).

→ Au début, MSC ne certifiait que des pêcheries artisanales. Il envisagerait maintenant de certifier des pêcheries minotières, ce qui permettrait de labéliser les saumons d’élevage (un des élevages les plus polluants au monde), notamment ceux du géant Wal-Mart, qui soutient activement l’organisme. Conflit d’intérêts en vue ?

→ Daniel Pauly (professeur au Fisheries Centre de l’Université de la Colombie-Britannique), un biologiste français reconnu comme l’un des plus grands spécialistes au monde des ressources marines, estime que les labels ne toucheront pas les pays en développement, principaux consommateurs de produits de la mer. Ce ne serait qu’un « truc pour bobos » en somme ! Mais les récentes décisions du gouvernement chinois d’interdire de servir des ailerons de requin aux banquets du parti montrent que les choses évoluent peut-être plus vite que ne l’espérait Pauly !

• 1 http://www.msc.org