Interactions entre les cerfs et les bovins, et facteurs de risque

Une étude¹ menée au Canada, dans le sud de l’Alberta, étudie les interactions entre les cervidés sauvages (cerf élaphe et wapiti en particulier) et les bovins allaitants afin de déterminer ce qui attire les ruminants sauvages vers les prairies utilisées pour l’élevage. L’objectif à terme est d’évaluer les facteurs de risque de transmission de maladies lors de mélanges interespèces sur les pâtures.

Les informations concernant l’utilisation des prairies par les animaux domestiques sont issues d’enquêtes effectuées auprès des éleveurs. Pour les cerfs, il s’agit de données télémétriques provenant d’animaux munis de colliers GPS au sein de sept troupeaux distincts. Les avantages des pâturages et des parcelles sont comparés selon des fonctions de sélection des ressources, sur des échelles de temps annuelles et saisonnières (ou annuelles et mensuelles). L’intensité de l’emploi des prés est modélisée par une loi de régression binomiale négative.

Le trafic routier et l’épandage repoussent les cervidés sauvages

Les résultats révèlent que les prés qui bénéficient d’épandage de fumier et ceux localisés dans des aires où le trafic routier est dense sont moins susceptibles d’attirer les cerfs, tandis que les zones de foin cultivé ou sur lesquelles des suppléments minéraux sont disponibles sont associées à une forte présence de ruminants sauvages. L’influence du paysage (altitude, aspect, disponibilité de l’eau) et de la végétation des parcelles fréquentées par ces animaux est caractéristique de leur habitat préférentiel. Un évitement apparent des bovins par les cerfs réduit le risque de transmission de maladies, sauf durant les mois d’hiver, où les paramètres de sélection sont corrélés à la disponibilité alimentaire, et lorsque les prairies sont façonnées pour augmenter le rendement en fourrage.

• 1 M. Pruvot et coll. What attracts elk onto cattle pasture? Implications for inter-species disease transmission. Preventive veterinary medecine, août 2014.