Panorama des affections locomotrices les plus fréquentes chez les chevaux de haut niveau

Les chevaux athlètes de haut niveau sont confrontés à des contraintes susceptibles d’être responsables de lésions.

LE PIED

Les affections podales sont très fréquentes chez le cheval de sport. Les lésions du tendon fléchisseur profond du doigt (TFPD) représentent l’entité pathologique la plus courante. Un examen partiel au niveau du pied est possible par échographie.

Les chevaux de sport mettent l’extrémité digitale du membre en extension à l’appel et à la réception. Les tensions exercées sur ce TFPD sont donc extrêmement fortes. Cette extension interphalangienne intervient à la réception, mais aussi à la propulsion avant l’obstacle. Ainsi, les contraintes sont liées à l’extension interphalangienne distale. Afin de réduire les charges, il convient d’agir sur le roulement du pied. Les ferrures kinésithérapiques sont précieuses pour améliorer le confort des chevaux.

Les lésions du tendon perforant sont majoritairement asymétriques. Ces troubles asymétriques se retrouvent aussi sur les ligaments collatéraux à l’échographie. Grâce à l’imagerie par résonance magnétique (IRM), il est aussi possible d’identifier des enthésopathies. Ces lésions ligamentaires sont asymétriques. Dans leur expression clinique, les atteintes aiguës et subaiguës sont rares par rapport à celles chroniques.

Ces atteintes asymétriques du tendon perforant et des ligaments collatéraux sont liées à la fréquence des cercles à l’entraînement et en concours. Elles se rencontrent chez les chevaux de dressage qui effectuent des cercles et des mouvements latéraux. La répétition des contraintes génère dans un premier temps des adaptations et dans un second temps, si elles sont répétées, des lésions. Lorsque le cheval est sur un cercle, il effectue des mouvements de collatéromotion, mais aussi de rotation. La meilleure solution consiste à diminuer la contrainte en utilisant un fer asymétrique, qui mettra plus de réaction au niveau de la lésion et un biseau de l’autre côté pour limiter l’effet de bras de levier.

LES LÉSIONS DES TENDONS

Ces atteintes se rencontrent surtout chez les chevaux de concours complet. Ces derniers présentent une pathologie mixte à mi-chemin entre celles des chevaux de course et de sport, notamment une atteinte tendineuse qui implique le tendon superficiel, mais aussi le suspenseur du boulet.

À l’examen des chevaux de concours complet, des changements chroniques au niveau du tendon superficiel sont souvent constatés. Il importe par conséquent d’échographier fréquemment les chevaux athlètes de haut niveau afin de suivre les évolutions et d’apporter un pronostic pour la carrière de l’animal.

Les lésions du suspenseur du boulet constituent l’une des premières causes d’arrêt de la carrière sportive du cheval.

Les suspenseurs des membres postérieurs sont fort sollicités à la propulsion et à la réception des obstacles. Ce phénomène se retrouve également dans le piaffer en dressage. Les signes cliniques sont principalement ceux d’une boiterie surtout visible en ligne droite, susceptible de s’aggraver sur le cercle opposé. Les signes échographiques révèlent une zone hypoéchogène au niveau du tendon. La partie profonde du suspenseur est, en général, affectée.

LES LÉSIONS DU GRASSET

En concours complet, le grasset du cheval heurte parfois les obstacles fixes. Il est ainsi possible de rencontrer des fractures chez les animaux de concours complet, mais aussi chez les équidés après une chute.

LES LÉSIONS AXIALES

La colonne vertébrale est très mobile. Ces mouvements sont responsables d’atteintes ou d’expression de lésions préexistantes. La tolérance des lésions varie d’un animal à l’autre. Les lésions des processus articulaires sont fréquentes en région lombaire. Les lésions de spondylose sont fréquemment rencontrées chez les chevaux de sport.

• 1 Symposium organisé dans le cadre des Jeux équestres mondiaux par l’Avef, Hippolia, Lehring, MSD Santé animale et Normandy Biotech.