Seul au fond des abysses

Non content d’avoir réalisé les deux plus énormes succès du box-office mondial (Avatar et Titanic), James Cameron est le héros singulier de ce documentaire sous-marin. C’est avec ceux diffusés à la télévision dans les années 1960 (dont les aventures du commandant Cousteau) que le jeune Cameron a nourri sa passion pour l’exploration des grands fonds. Laquelle lui a inspiré son film Abyss (1989) comme elle l’a incité à descendre à près de 4 000 m visiter l’épave du vrai Titanic. Il rêvait d’aller plus loin, c’est-à-dire plus bas, voulant réitérer l’exploit, jamais renouvelé, de Walsh et Piccard qui, en janvier 1960, ont atteint le point le plus profond des océans, dans la fosse des Mariannes, à près de 11 km sous la surface. Il faudra sept ans à l’équipe d’experts réunie par le cinéaste pour concevoir un submersible en forme de torpille, capable de résister aux pressions gigantesques de ces profondeurs (plus d’une tonne par cm²) et d’en ramener images (3D) et échantillons. Au fur et à mesure que le film retrace la périlleuse aventure, nous prenons la mesure de la ténacité et du sang-froid impressionnant de son protagoniste.

Le 26 mars 2012, le Deepsea Challenger se pose au fond des mers. Par le hublot de sa petite bulle d’acier, Cameron observe cette étendue lunaire, au-delà de toute vie. Une chance que ses prédécesseurs, 52 ans plus tôt, n’avaient pas eue. Si l’expédition a permis de découvrir 68 nouvelles espèces marines, le film dévoile in situ une espèce d’homme peu commune.