Valeur prédictive des tests précoces

Constatant l’absence de preuve scientifique de la valeur prédictive des tests de sélection des futurs chiens de travail, une équipe autrichienne a travaillé sur une cohorte de border collies¹. Tous provenaient de petits élevages, et sont devenus des chiens de compagnie.

Suivi du développement comportemental

Parmi 95 nouveau-nés (2 à 10 jours), les plus lourds ont émis des vocalises plus fortes une fois isolés de leur mère (le temps de séparation ayant une influence négative), et une force de succion moindre. 134 chiots de 40 à 50 jours puis 50 adultes de 1,5 à 2 ans ont ensuite été soumis à des tests similaires à ceux utilisés pour sélectionner les futurs chiens de travail. Ils ont exploré un nouvel environnement, interagi avec un expérimentateur inconnu, joué, été confrontés à un objet mobile et à une situation de conflit.

Aucune correspondance statistiquement valable n’a été identifiée entre le comportement des nouveaux-nés et celui des mêmes animaux à 6 ou 7 semaines ou adultes, d’où un manque de validité du test néonatal. Seule une corrélation négative, attendue, a été retrouvée entre le comportement d’exploration et d’activité des chiots et des adultes.

L’éclairage d’autres études

En comparant ces résultats à d’autres études, il semblerait que le test chez le chiot permette, dans une certaine mesure, de déterminer sa future aptitude au travail, mais pas ses traits de caractères individuels. La présence de la portée a eu un effet significatif sur les nouveaux-nés et les chiots. Une étude sur cinq jeunes loups suggère aussi que la cohérence des réactions d’un animal au sein de sa fratrie se fixe plus rapidement qu’en l’isolant pour les tests.

Les chiots observés n’étaient qu’au quart de leur période de sensibilisation. Effectuer l’évaluation quelques semaines plus tard pourrait améliorer la reproductibilité chez l’adulte. Les animaux ayant été adoptés dans des foyers différents, le rôle du maître et de l’environnement est aussi à considérer. D’autant qu’il semble qu’une réorganisation majeure du système nerveux central se produise durant la puberté, de plus en plus considérée comme une deuxième période sensible : la première année serait ainsi cruciale pour le comportement futur du chien.