DEUX ÉTUDIANTS AU “PAYS DU CIEL BLEU”

La Mongolie est un pays peu peuplé et sauvage, qui attise la curiosité d’un nombre croissant de touristes. Si la concentration humaine est l’une des plus faibles au monde, la densité animale est importante. Ce phénomène induit une situation problématique de surpâturage qu’il faut résoudre afin de préserver la steppe. C’est dans une logique de gestion raisonnée du cheptel que s’inscrit notre stage.

Le cheptel mongol se compose, selon les régions, principalement de chevaux, de chèvres, de moutons, de vaches, de yaks et de chameaux. En tant qu’étudiants de l’école vétérinaire nantaise Oniris, nous avons choisi d’effectuer notre stage – qui fait désormais partie intégrante du cursus – à l’étranger, à Khishig-Öndör. Ce village de 3 000 habitants se situe dans la région de Bulgan, à 300 km d’Oulan-Bator, la capitale.

L’organisation non gouvernementale Entrepreneurs du monde a aidé des éleveurs locaux, dans le cadre du projet Gumi, à financer la construction d’une laiterie à Khishig-Öndör afin de produire du fromage à la façon française de type edam et de l’ayrag, la boisson traditionnelle mongole élaborée à base de lait de jument fermenté. Les éleveurs adhérents bénéficient d’une prophylaxie gratuite et annuelle, réalisée par des vétérinaires salariés de l’ONG. Nous avons suivi ces praticiens durant leur campagne afin de collecter des échantillons de fèces de bovins, ovins, caprins et équidés, que nous avons analysés dans le laboratoire de la laiterie, à la recherche de parasites et d’œufs afin d’évaluer l’état d’infestation du cheptel.

Les analyses ont permis d’identifier un grand nombre de strongles, Moniezia spp, Eimeria spp, ainsi que Parascaris equorum. Chacune est répertoriée en fonction de l’espèce et de la zone géographique de la récolte (en effet, les paysages et les climats varient selon les cantons du village).

Cette recherche a conduit à l’élaboration d’un fascicule qui recense les principaux parasites trouvés, ainsi que des informations sur leur cycle de développement, leurs effets zootechniques et les molécules utilisables pour lutter contre eux. Rédigé en anglais, ce document a été traduit par une de nos interprètes et imprimé par la mairie du village, avant d’être distribué aux éleveurs adhérents de Gumi.

Des animaux en semi-liberté dans la steppe

Ce stage d’un mois et demi nous a, en outre, permis de nous perfectionner en parasitologie vétérinaire (diagnose de lame et zootechnie qui en découle). Nous avons également expérimenté les aléas de la pratique vétérinaire dans un pays en développement.

Ce voyage nous a enfin donné l’opportunité de découvrir un pays unique, la Mongolie, par le biais de ses éleveurs et des vétérinaires qui nous ont fait partager de nombreux moments de notre vie, que nous n’échangerions pour rien au monde. Joueurs, fiers, curieux et travailleurs, les Mongols vivent dans la tradition de l’élevage nomade avec des animaux en semi-liberté dans la steppe. Un modèle enrichissant qui ouvre l’esprit de futurs vétérinaires ruraux occidentaux !