L’Agence du médicament vétérinaire autorise la paromomycine d’Huvepharma

Surprise : après des années de vaines attentes et de multiples refus d’importation, l’Agence nationale du médicament (Anses-ANMV) vient d’autoriser une poudre orale de paromomycine pour les veaux et les porcs, Parofor®, développée par Huvepharma. Elle devrait être bientôt commercialisée par ce laboratoire d’origine bulgare.

Cette poudre orale est un générique de Gabbrovet® (Ceva) déjà autorisé en Belgique et qui, par le passé, a pu faire l’objet d’importations (illégales) en France. Toutefois, ce médicament sera indiqué contre les colibacilloses des veaux et des porcs, et non, comme attendu par les praticiens, contre les cryptosporidioses. Il se présente en sachet d’1 kg de poudre orale à 70 mg/g de paromomycine (ou 100 mg/g de sulfate de paromomycine). Chez les veaux, les posologies “colibacilloses” vont de 25 à 50 mg/kg/j en sulfate de paromomycine pendant 3 à 5 jours avec un temps d’attente de 20 jours. Celles contre les cryptosporidioses sont environ deux fois plus élevées.

Car, pour de nombreux praticiens ruraux, la paromomycine est surtout un traitement curatif de la cryptosporidiose des veaux.

La paromomycine après l’halofuginone

Le recours à la paromomycine Parofor® devient aujourd’hui possible dans le cadre de la cascade, alerte l’ANMV. Mais, comme le prévoit ce dispositif, l’agence rappelle aussi aux vétérinaires de privilégier d’abord la solution buvable d’halofuginone Halocur®, un antiprotozoaire, avant de recourir à la paromomycine, un antibiotique susceptible de sélectionner des résistances. Elle demande aussi à être informée des cas d’inefficacité de l’halofuginone à travers des déclarations de pharmacovigilance, sans que cela puisse être considéré comme une obligation réglementaire. Mais cela permettrait aussi aux praticiens de mieux documenter leurs recours à la paromomycine.

La paromomycine est contre-indiquée chez la dinde, notamment contre l’histomonose.