De la nécessaire gestion mondiale

L’actualité quotidienne nous rappelle malheureusement à quel point le virus Ebola est dévastateur. De nouveaux cas de personnes contaminées sont relevés, les premiers hors du territoire africain. Bruxelles somme Madrid d’identifier « la faille dans son système de santé » qui aurait permis au virus de “s’échapper”. Il existe, en effet, des procédures nationales précises et coordonnées au niveau européen.

Mais ce que les pays semblent oublier, c’est qu’aucune frontière n’est totalement étanche et que chaque maladie mérite d’être gérée à l’échelon mondial. Les médecins ont dû, parfois, faire face à une pénurie de matériel de protection, le manque d’investissements des États dans la lutte contre l’épidémie est aussi souligné. Resurgissent une éternelle problématique et un choix à opérer : mieux vaut investir dans la prévention plutôt que dans le traitement.

L’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) rappelle, à juste titre, l’importance du contexte One Health face à Ebola et les mesures de prévention à privilégier. L’OIE recommande, notamment, d’éviter le contact avec la faune sauvage et les espèces affectées dans les zones concernées par le virus Ebola. Elle encourage aussi la vigilance des services vétérinaires dans ces pays.

Une fois de plus, une certaine lenteur des États occidentaux est constatée pour réagir face à des épidémies dans des territoires “éloignés” et en prévention auprès de leur population. Ne faut-il pas rappeler la gestion insuffisante de la rage dans le monde ? Une personne atteinte en meurt toutes les dix minutes. Vacciner près des trois quarts des chiens dans les zones à risque permettrait de mettre fin à la maladie chez l’homme. Comme le rappelle notre confrère Bernard Vallat, directeur général de l’OIE, une politique d’éradication dans ces pays infectés conduirait à faire disparaître le virus de la rage de la planète assez rapidement et coûterait bien moins cher que les protocoles mis en place quotidiennement pour tenter de protéger quelques populations à risque. À quand une prise de conscience de la nécessité d’une gestion globalisée de la santé ?