Des chats, des chiens et des babouins

Avec la publication, en 1859, du livre fondateur de la théorie de l’évolution des espèces, leur transformation adaptative aux écosystèmes ne s’est pas interrompue. Une série animalière française s’est intéressée à trois communautés actuelles de mammifères à un possible point de basculement de leur évolution.

L’épisode présentant le loup de Colombie-Britannique comme à la première étape d’un processus qui fera peut-être de lui, dans quelques millions d’années, un mammifère marin – proche du phoque – est le moins convaincant. Si ces loups se sont magistralement spécialisés dans la pêche aux saumons en automne, le film ne dit pas de quoi ils se nourrissent le reste de l’année. Un second épisode montre l’acclimatation inattendue d’un groupe de chimpanzés à une savane aride du Sénégal. Bien qu’exceptionnelle, cette adaptation ne manque pas de renvoyer au processus évolutif des tout premiers hominidés. La séquence racontant le meurtre du mâle dominant par le reste du clan, jette sur ce rapprochement l’ombre de nos grands mythes primordiaux.

L’exemple d’évolution – comportementale – le plus frappant reste celui de communautés de babouins qui, en Arabie saoudite, ont domestiqué des chiens… et même des chats. Si de telles sociétés mixtes, pacifiques, sont nées grâce à l’homme (qui leur fournit assez de nourriture pour neutraliser toute compétition), elles lui tendent en retour un étrange miroir qui éclaire la domestication autrement.

• L’Évolution en marche de Frédéric Febvre et Jean-François Barthod, 3 x 43 minutes, du 13 au 15 octobre à 19 heures sur Arte.