Formation
PRODUCTIONS ANIMALES/PORCS
Auteur(s) : Lorenza Richard
– Le passage transplacentaire semble être le plus important lorsque les truies sont inoculées 35 jours avant l’insémination artificielle et lors de celle-ci.
– À l’opposé, il semble le plus faible durant les 62 premiers jours de gestation.
– L’absence d’anticorps anti-PCV-2 chez les fœtus infectés pose la question de la présence d’animaux infectés permanents immunotolérants.
Le circovirus porcin de type 2 (PCV-2), agent étiologique de la maladie de l’amaigrissement du porcelet, peut être transmis par voie placentaire lorsque la truie s’infecte avant la gestation ou après 62 jours de gestation. Tel est le résultat d’une étude1 présentée par Nicolas Rose (Anses de Ploufragan) lors des 46es journées de la recherche porcine, les 4 et 5 février derniers à Paris.
Des études précédentes2 révèlent que la contamination des truies lors de l’insémination artificielle provoque des troubles de la reproduction (avortements, mises bas prématurées, momifications et mortalités en présevrage) et que les porcelets nés de ces mères sont excréteurs dès la naissance et peuvent infecter de nouveau les femelles en maternité. Le but de la présente étude est de déterminer l’influence du moment de l’infection des mères sur la transmission transplacentaire.
L’analyse est réalisée chez dix truies exemptes d’organismes pathogènes spécifiés (EOPS), inoculées par voie nasale à différents intervalles par rapport au début de la gestation avec un inoculum PCV-2 (65 et 35 jours avant l’insémination artificielle, le jour de celle-ci, et 35, 62 et 91 jours après celle-ci). Quatre autres truies témoins reçoivent par voie nasale de la solution saline. Quelques jours avant la mise bas, une hystérectomie permet de déterminer la position de chaque fœtus dans les cornes utérines afin de mettre en évidence une éventuelle contamination entre ceux situés les uns à côté des autres. Les charges virales sont déterminées par polymerase chain reaction (PCR) quantitative dans les sérums et les organes des truies et des fœtus euthanasiés. Des sérologies Elisa sont effectuées pour détecter les anticorps anti-PCV-2 dans les sérums.
Chez les truies témoins et leurs porcelets, ni virus ni anticorps n’est mis en évidence. En revanche, le génome viral est détecté dans le sérum de toutes les femelles infectées. Elles ont ensuite séroconverti, sauf une femelle sur les deux inoculées 91 jours après l’insémination artificielle (sans doute car elles ont été euthanasiées seulement 22 jours plus tard), le virus est cependant mis en évidence dans ses organes par PCR.
Aucun anticorps vis-à-vis du PCV-2 n’est décelé dans le sérum des porcelets issus des truies infectées. De même, aucun génome viral n’est détecté dans le cœur et les amygdales des 18 porcelets issus des truies infectées 35 jours après l’insémination artificielle. Des charges modérées à élevées (de 2,5 x 107 à 2,5 x 1012 copies/g de tissu) sont en revanche déterminées chez seulement 8 des 107 porcelets analysés. Ils sont issus des truies infectées 35 jours avant l’insémination artificielle (4 fœtus, dont un momifié), le jour de celle-ci (3 fœtus) et 62 jours après (1 fœtus). Chez la majorité des porcelets des femelles infectées 65 et 35 jours avant l’insémination artificielle, et 62 et 91 jours après celle-ci, de faibles charges génomiques (de 2,5 x 104 à 2,5 x 106 copies/g de tissu) sont déterminées.
Le passage transplacentaire semble ainsi être le plus important 35 jours avant l’insémination artificielle et lors de celle-ci. À l’opposé, elle serait la plus faible durant les 62 premiers jours de gestation.
L’absence d’anticorps anti-PCV-2 chez les fœtus infectés pose la question de la présence d’animaux infectés permanents immunotolérants.
De plus, la présence dans le même utérus de fœtus présentant une charge génomique nulle à faible à côté d’autres qui en ont une modérée à élevée semble montrer que la transmission in utero entre les fœtus est possible, notamment si la charge virale est élevée.
Des analyses supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ces résultats, l’effectif des truies analysées étant assez faible.
1 Grasland B., Cariolet R., Bigault L. et coll. Transmission placentaire du circovirus porcin de type 2 (PCV-2). Proceedings JRP. 2014;46:173-174.
2 Madson D.M., Opriessnig T. Effect of porcine circovirus type 2 infection on reproduction : disease, vertical transmission, diagnostics and vaccination. Anim. Health. Res. Rev. 2011;12:47-65.
Rose N., Blanchard P., Cariolet R. et coll. Vaccination of porcine circovirus type 2 infected sows against porcine parvovirus and Erysipelas : effect on post-weaning multisystemic wasting syndrome and on PCV-2 genome load in the offspring. J. Comp. Pathol. 2007;136:133-144.
Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »
L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.
En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire
Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.
Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.
Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire