La décision d’abattage total des bouquetins en attente - La Semaine Vétérinaire n° 1601 du 17/10/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1601 du 17/10/2014

Brucellose

Actu

Santé animale

Auteur(s) : Lorenza Richard

Cette mesure vise à éviter la dispersion de la maladie et la mise en péril de l’économie agricole locale.

À la suite de la visite de Ségolène Royal en Haute-Savoie début septembre, qui avait déclaré souhaiter « assainir le massif du Bargy » de la brucellose, un dossier de demande d’abattage total des bouquetins du massif, puis de réintroduction de l’espèce sur les lieux après un vide sanitaire, a été envoyé auprès du Conseil national de la protection de la nature (CNPN). Il passe en commission dans les semaines à venir.

Dans le cadre de l’arrêté préfectoral du 1er octobre 2013, 251 bouquetins du massif du Bargy, âgés de 5 ans et plus, ont fait l’objet de tirs sanitaires qui ont fortement réduit le nombre d’animaux potentiellement séropositifs. Toutefois, la prévalence de la maladie augmente chez les animaux de moins de 5 ans, passant de 15 % en 2013 à 50 % en 2014.

Le préfet de Haute-Savoie, Georges-François Leclerc, attend l’avis du CNPN avant de débuter les opérations. Si la demande est validée, les agents de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) procéderont à l’abattage des 300 à 350 animaux, y compris les jeunes de l’année, aidés des lieutenants de louveterie.

L’abattage total semble incontournable

Les associations de protection animale s’insurgent contre ces mesures et souhaitent le testage des bouquetins, avec l’abattage des sujets séropositifs et la vaccination des animaux séronégatifs. Leur capture serait également le moyen de les contrôler pour d’autres maladies et de les suivre en les équipant de colliers (le suivi télémétrique de 87 bouquetins est déjà en cours). Valérie Le Bourg, directrice départementale de la protection des populations de Haute-Savoie, précise que les tests sérologiques rapides réalisés sur 82 bouquetins en 2014 par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) se sont, en effet, révélés avoir 100 % de convergence avec les analyses réalisées en laboratoire. Toutefois, ils ne sont pas encore validés.

De plus, la téléanesthésie, la réalisation des tests sérologiques, des euthanasies et la descente des cadavres se révéleraient dangereuses pour les vétérinaires et les agents de l’ONCFS. Par ailleurs, aucune donnée relative à l’efficacité du vaccin et à son innocuité n’est disponible chez cette espèce. L’évaluer impliquerait de confiner les bouquetins dans un enclos avec des mesures de sécurité inhérentes à la manipulation d’un agent pathogène à haut risque (classe 3) et serait lourd sur les plans matériel, humain et financier. « Concrètement, capturer tous les bouquetins et associer la vaccination et l’abattage sélectif est impossible, et nous ne ferions que courir après la maladie », explique notre consœur. Il serait en effet nécessaire de tester de nouveau les animaux séronégatifs après chaque saison de rut pour abattre ceux qui auront séroconverti par contamination vénérienne. Cela conduirait seulement à une réduction progressive de l’infection sur plusieurs années, avec un risque de contamination des autres massifs et des cheptels domestiques.

Éradiquer la maladie

L’abattage total vise ainsi à éviter la dispersion de la maladie et la mise en péril de l’économie agricole locale. Les bouquetins se déplaçant peu, cette action rapide permettrait d’éradiquer la maladie du massif du Bargy et le risque de contamination à la fois des autres bouquetins des Alpes et des cheptels domestiques. Après le respect d’un vide sanitaire dont la durée reste encore à déterminer, une réintroduction de bouquetins serait envisagée à partir des massifs environnants plus peuplés, massifs de Belledonne ou de la Vanoise, où aucun des 90 animaux testés en 2013 n’a été découvert séropositif à la brucellose.

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