Congrès du Genac
Actu
Santé animale
Auteur(s) : Hélène Rose
Les conférenciers du Genac ont mis l’accent sur les affections du furet lors de leur congrès annuel au Puy-du-Fou.
Après avoir rappelé les fondamentaux de l’entretien, de l’alimentation, du comportement et de la médecine préventive chez le furet, les conférenciers du Groupe d’étude des nouveaux animaux de compagnie (Genac) ont détaillé les principales affections médicales par appareil, présenté les examens d’imagerie et abordé différentes techniques chirurgicales lors des sessions plénières.
Des tables rondes, organisées au cours de ce congrès fin septembre, ont également permis aux nombreux praticiens présents de poser des questions pratiques aux intervenants sur leurs cas rencontrés en clientèle chez toutes les espèces de NAC.
Lors de son intervention sur les anémies, Emmanuel Risi a exposé la fréquence des ulcères gastriques (anémie régénérative). L’endoscopie digestive se révèle alors utile, comme l’a présenté Christophe Bulliot. Une échographie, détaillée par Hugues Gaillot, peut également permettre de les visualiser (perte de l’aspect stratifié, cratère), de même qu’une éventuelle maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI). Si les cinq couches digestives sont normalement observables au niveau de l’estomac (épaisseur d’1,2 mm), ce n’est pas le cas pour les intestins, où seules deux couches hyperéchogènes séparées par une couche hypoéchogène sont visibles (épaisseur d’1 mm). L’hyperoestrogénisme chez la femelle, après le premier mois d’œstrus, provoque une anémie arégénérative, par aplasie médullaire. Les transfusions sont possibles, sans test de compatibilité, d’un furet à l’autre (un donneur de plus d’1 kg peut être prélevé de 10 ml, de préférence en trois ponctions au niveau de la veine cave craniale).
L’usage d’une pompe à perfusion est, par ailleurs, conseillée pour administrer les solutés de réhydratation. Les indications sont nombreuses, quelques vomissements suffisent, par exemple, à déshydrater un furet. Lorsque la pose d’un cathéter à la veine céphalique (après scarification) n’est pas possible, plusieurs conférenciers ont recommandé la mise en place d’un cathéter intra-osseux.
Face à la fréquence des insulinomes, toute glycémie inférieure à 0,6 g/l doit être explorée. La prise en charge commence par une stabilisation de l’animal en hospitalisation, avant une exérèse chirurgicale (tous les nodules sont à prélever en cas d’exérèse partielle) suivie du traitement médical. Les lymphomes sont également fréquents. À l’échographie, un ganglion mésentérique normal a une forme de pistolet : toute autre présentation est à ponctionner pour analyse cytologique. Lorsqu’une spénomégalie est présente, les ponctions sont nécessaires pour déterminer le caractère bénin ou l’infiltration lymphomateuse.
Le furet est sensible au niveau respiratoire. Les atteintes cardiaques sont à inclure dans le diagnostic différentiel. Minh Huynh a ainsi encouragé les praticiens à proposer des examens complémentaires. Les rassemblements d’animaux favorisent la transmission de la coronavirose, comme l’a rappelé Jean-François Quinton.
Le furet est également sensible à la grippe humaine (il est un modèle expérimental), des mesures de prévention sont à recommander au propriétaire lors d’atteinte.
Jean-Marie Péricard a insisté sur l’intérêt de poser un cathéter et une sonde trachéale lors d’anesthésie chez le furet. Comme pour les autres espèces, l’examen préopératoire est important : une simple gêne respiratoire (rhinite) induit un risque anesthésique (stade 3). La pesée doit être précise, pour éviter les surdosages. Notre confrère a invité chaque praticien à raisonner son protocole, le risque cardio-respiratoire devant toujours être présent à l’esprit. Une hypoglycémie est possible si le furet est mis à jeun trop tôt, et il convient de le réalimenter rapidement après l’intervention. D’autant qu’une lipidose hépatique peut se déclarer après trois jours d’anorexie chez un animal obèse. Ainsi que l’a souligné Emilie Teissier, une bonne prise en charge de la douleur favorise une récupération rapide.
Comme l’a indiqué Xavier Ferrera, de nombreuses interventions chirurgicales peuvent être envisagées. Un bloc de la ligne blanche est intéressant pour toute laparotomie, que ce soit pour une stérilisation, pour retirer un corps étranger (la technique d’une chirurgie digestive est identique à celle des carnivores domestiques, il est conseillé de tenir les tissus avec les doigts), effectuer une splénectomie ou pratiquer une exérèse des glandes endocrines lors d’insulinome, etc. L’hémostase est à effectuer de préférence avec des cotons-tiges, plutôt que des compresses, trop grosses pour cette espèce.
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