En quête de l’étang doré

Comparée aux précédents Félins et Chimpanzés, cette nouvelle production Disneynature, dédiée aux grizzlis, séduit peut-être davantage par sa rhétorique plus modeste. Les paysages de l’Alaska sont évidemment grandioses et l’intimité que les opérateurs sont parvenus à créer avec leurs protagonistes sauvages est extraordinaire.

Confronter Grizzly à Terre des ours, qui, il y a quelques mois¹, nous immisçait dans les sanctuaires du Kamchatka, s’avère autrement plus difficile. D’une sophistication visuelle équivalente, les deux films recourent également à la même dramaturgie : la vie des ours est suspendue à l’arrivée des saumons (qui, heureusement, finissent toujours par apparaître).

Visant le jeune public, Grizzly suit les tribulations d’une mère et ses deux petits, affublés des prénoms Scout et Amber. Tendre, la vie des oursons n’en est pas moins pleine de dangers. Ils échappent de peu à une avalanche, à l’appétit d’un mâle égaré, à celui d’un loup… tandis que l’incessante quête de nourriture de la mère, longtemps frustrée, est assouvie in extremis par la découverte d’un étang paisible et poissonneux où elle peut enfin constituer ses réserves de graisse pour l’hiver. Le dernier point commun entre les deux documentaires est l’indigence du commentaire. Explicatif et anthro­pomorphique, il ne cesse ici de réduire la vie animale à une seule loi : la lutte pour sa survie. Une idéologie que les premiers films animaliers Disney ressassaient déjà du temps de la guerre froide.

Grizzly d’Alastair Fothergill et Keith Scholey, États-Unis, 1 h 17, en salles le 5 novembre 2014.

• 1 Lire La Semaine Vétérinaire n° 1573 du 21/02/2014 en page 44.