“Jean-Claude Maratier (L 76) nous a quittés à 64 ans”

Jean-Claude était vétérinaire à Foussais-Payré, petite bourgade dans le bocage vendéen. Issu d’une famille de la petite paysannerie vendéenne, il fut praticien rural et s’était ensuite spécialisé dans la médecine des chevaux. Il était très apprécié dans le milieu des courses de la région comme vétérinaire, mais aussi comme homme. Plus de 500 lui ont rendu hommage lors de la cérémonie donnée en sa mémoire.

Mais l’époque dont nous voudrions exprimer le souvenir est ancienne, au siècle dernier. Jean-Claude était entré à l’École de Lyon en 1970. L’ENVL se trouvait au cœur de la ville, à 10 mn des célèbres “bouchons”, restaurants que nous avons bien fait vivre pendant toutes ces années d’études.

Il formait avec Françoise, dite Fanfan, un couple toujours prêt à accueillir dans leur petit appartement proche de l’école tous les amis en manque de compagnie qui se présentaient : Desjouis, les frères Hoorelbeke, Cerisier et tant d’autres. Et c’était somptueux de chaleur humaine, de vins et autres breuvages et nourritures, de parties de cartes jusqu’à l’aube quand nous allions, brumeux, au TP obligatoire. Brassens, Brel et Fanon tournaient en boucle. Et nous aurions pu dire – à une différence géographique près – que c’était la maison de l’Auvergnat et de Jeanne.

Quel caractère il avait ! La souplesse n’était pas dans sa nature et son intransigeance ne plut pas à deux professeurs sans humanité et peu scrupuleux qui l’ont “planté” sans vergogne. Mais il ne se coucha jamais.

Souvent en remplacement car compétent très tôt, lorsqu’il revenait, les sorties se multipliaient. Bon footballeur, il fit partie de l’équipe de l’école et l’on s’aperçut que les troisièmes mi-temps existaient à l’époque en football, souvent animées par Michel Dupart, professeur de sport extraordinaire dans d’autres domaines.

C’était joyeux, fou, déraisonnable, peu sérieux : “les copains d’abord”…

Dans sa vie ensuite et avec le monde personnel et professionnel qui l’entouraient, il a continué à apporter sa bonne humeur, sa chaleur, sa cave, son image d’homme indépendant que nous aimions tant. Nous pensons à son épouse Dominique qui l’a accompagné durant toutes ces années professionnelles, ses enfants et petits enfants, et nous sommes tristes de voir disparaître un copain, un homme, un vrai, parti dans une grande dignité.

Au nom des amis de Jean-Claude qui sont trop nombreux pour tenir dans le cadre imparti.

Et avec un souvenir ému pour Antoine Cerisier, Michel Paupardin (Pop), Pascal Lavedan (Jules), déjà disparus et qui faisaient partie de ses proches compagnons de virées diurnes et nocturnes.