Comment le dire…

Le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, est satisfait des résultats obtenus depuis la mise en place du plan ÉcoAntibio 2017, le tonnage d’antibiotiques vendus a diminué de moitié en 15 ans et l’exposition globale des animaux baisse, malgré un effort à fournir pour les antibiotiques critiques.

Un point très positif est l’évolution notable des mentalités : l’utilisation d’antibiotiques chez les animaux n’est plus perçue comme la principale coupable de la montée des résistances bactériennes. La médecine humaine reconnaît sa part de responsabilité et l’environnement est également sous le feu des projecteurs. Du moins, c’est la position affichée par l’administration et les agences françaises, en santé humaine comme vétérinaire.

Côté grand public, ce n’est manifestement pas gagné. Les unions de consommateurs en sont encore à réclamer un renforcement d’une réglementation déjà lourde dans les élevages. La diatribe publiée par l’association UFC-Que Choisir¹, qui reprend les idées diffusées par le Bureau européen des unions de consommateurs (Beuc), témoigne d’une certaine ignorance, pour ne pas dire d’une ignorance certaine, des pratiques en cours et des mesures mises en place, ou qui ne vont pas tarder à l’être. Manifestement, l’évolution réglementaire prévue dans la loi d’avenir leur a échappé. De même que les propositions de règlements européens.

C’est aussi par le Beuc que risque de revenir sur le tapis réglementaire la proposition de découpler la délivrance des médicaments vétérinaires de leur prescription; il l’a d’ailleurs déjà demandé. Le fait que les pays qui découplent ne fassent pas mieux que les autres devrait pourtant éveiller l’attention.

Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, durant le colloque du 12 novembre, a bien reconnu qu’une réflexion est nécessaire pour la communication vers le grand public. Au travail !