Formation
FAUNE SAUVAGE
Auteur(s) : Serge Trouillet
Pour proposer des outils pertinents de gestion des espèces sauvages, il convient d’abord de connaître celles-ci et de comprendre le fonctionnement de leurs populations. C’est l’objet de la réflexion et de l’action auxquelles s’attache la direction des études et de la recherche de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).
Le premier volet de la recherche appliquée, à l’ONCFS, concerne la connaissance, au plan national, de la faune sauvage (notamment des espèces chassables et de certaines autres menacées) : son état sanitaire via le suivi épidémiologique des causes de mortalité, ses habitats et leur répartition, et si possible l’évolution des effectifs sous la forme d’indicateurs.
Ces informations de suivi concourent à la bonne gestion des espèces, en particulier des oiseaux migrateurs. Pour ceux sédentaires, les données sont recueillies à l’échelle départementale. Elles servent aux fédérations pour définir leurs plans de chasse. C’est le cas des perdrix grises, à partir des indicateurs de reproduction récoltées sur la moitié nord de la France en juillet. La connaissance des prélèvements cynégétiques est tout aussi importante. Une grande enquête nationale sur la saison de chasse 2013-2014 sera publiée courant 2015.
Une fois les courbes d’évolution des populations établies, dans l’espace ou dans le temps, il s’agit de comprendre pourquoi celles-ci augmentent ou régressent. L’ONCFS étudie donc les fluctuations des paramètres de reproduction, de survie et de dispersion, lorsque les populations sont hétérogènes, et prend en compte les facteurs climatiques, de prédation ou de maladies qui agissent sur l’évolution démographique.
Les recherches sur les oiseaux d’eau et les zones humides s’effectuent dans un cadre international. Grâce à des conventions de partenariat, les espèces sont suivies aussi bien en France que dans le nord-est de l’Europe ou encore, pour certaines d’entre elles, sur leurs grands sites d’hivernage que sont le fleuve Sénégal, le delta intérieur du Niger et le lac Tchad. Concernant la petite faune sédentaire et les animaux migrateurs terrestres dans les espaces agricoles et de montagne, les enjeux portent sur l’impact de l’agriculture et des transformations associées sur la dynamique de population de ces espèces. L’ONCFS travaille également à mieux connaître l’interface entre les ongulés sauvages et leurs habitats en vue de l’équilibre agro-sylvo-cynégétique, ainsi qu’à analyser l’évolution des populations de grands carnivores et leur impact sur les territoires.
Cette expertise permet à l’office de proposer des outils de gestion des espèces. Pour les ongulés, par exemple, ce peut être des indicateurs de nature physiologique. La longueur du tarse des chevreuils varie selon leur densité sur un territoire. Aussi, plus ils sont nombreux, plus la compétition pour la nourriture s’engage aux dépens de leur croissance. Autre exemple, grâce aux données recueillies en Russie début septembre relatives à la reproduction de la bécasse, l’ONCFS a la possibilité de renseigner les chasseurs sur les populations disponibles en hiver en France.
Il procède également à des expérimentations de gestion de l’habitat de la faune sauvage. Parce que la perdrix se reproduit plutôt en bordure de parcelle, et qu’il lui faut du couvert pour la protéger des prédateurs, l’office peut proposer aux agriculteurs de mettre en place des cultures spécifiques dans leur assolement. Cette gestion de l’habitat de la perdrix sera évaluée à partir des indicateurs de reproduction ou d’évolution de sa population. Il en est de même en zone de montagne, où des ouvertures forestières sont pratiquées pour que les pieds de myrtille poussent et que les ressources alimentaires des tétraonidés augmentent par rapport à une forêt fermée.
Pour ces différentes missions, une centaine de personnes de l’ONCFS sont réparties sur l’ensemble du territoire et structurées au sein de centres nationaux d’études et de recherches appliquées (Cnera), complétés par un organisme transversal spécialisé dans les problèmes sanitaires, l’unité sanitaire de la faune. Ces structures s’appuient sur les agents des services départementaux de l’ONCFS, ainsi que sur les techniciens des fédérations des chasseurs pour les espèces chassables, afin d’animer des réseaux d’observation de la faune rassemblant des établissements publics, des gestionnaires d’espaces naturels, des associations de protection de la nature, etc.
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