La compagnie des ânes

Il a beau ne pas être le meilleur client du vétérinaire, il gagne à être mieux connu. Originaire des terres brûlées du nord-est de l’Afrique, où survivent encore trois sous-espèces sauvages, Equus asinus est le seul, parmi les rares cousins du cheval, à avoir été, comme lui, domestiqué. Pour une destinée moins noble. Depuis presque 6 000 ans, les nombreuses civilisations du monde ont très souvent transformé l’âne en bête de somme. L’endurance, l’humilité et la patience avec laquelle il a accompli ses tâches, souvent ingrates, expliquent peut-être l’image à la fois forte et ambiguë qu’il a imprimée dans nos diverses cultures. S’il reste aujourd’hui un partenaire de travail essentiel pour beaucoup de populations rurales d’Orient et d’Afrique, l’âne bénéficie chez nous d’un regain d’engouement et de sa promotion au statut d’animal de compagnie. Une place qui l’expose, en dépit de sa rusticité naturelle, à de nouveaux maux (surpoids, coliques, troubles comportementaux) causés par une méconnaissance de ses besoins spécifiques. D’où l’intérêt de ce livre, destiné aux futurs propriétaires, qui détaille les particularités de l’espèce (physiques, comportementales) et explique, point par point, les caractéristiques de son élevage, depuis l’acquisition jusqu’aux soins à l’animal âgé. Si l’âne de rente (sa production laitière, par exemple) n’est pas traité, l’approche du guide, fruit d’une solide expérience, n’en est pas moins complète et pertinente.

Ânes, les connaître, les choisir, en prendre soin de Marisa Hafner, Delachaux et Niestlé, 17 x 23,5 cm, 288 pages, 34,90 €.