Cinq siècles d’estampes animalières

L’estampe désigne toute image obtenue par tirage à partir d’un support gravé ou imprimé. Ses techniques, parallèlement à celles du livre, n’ont cessé de se raffiner depuis les gravures sur bois du xv^e siècle jusqu’aux innovations du xx^e siècle permettant la reproduction photographique. Longtemps moyen unique de diffusion des images, l’estampe a servi à tous les usages : documentaires, artistiques, religieux et, bien entendu, scientifiques. Ce n’est peut-être pas un hasard si le Cabinet des estampes de la Bibliothèque royale fut créé en 1667, un an après l’Académie des sciences.

Son épigone au sein de la Bibliothèque nationale de France offre aujourd’hui la plus grande collection d’images au monde : 15 millions de pièces dont deux tiers d’œuvres d’art, parmi lesquelles d’emblématiques trésors de l’iconographie animalière. En nous en offrant un florilège, cette superbe édition fournit une nouvelle contribution à faire reconnaître l’importance des animaux dans l’histoire de l’art et, plus globalement, dans l’Histoire. De Dürer à Barceló, en passant par Oudry, Rembrandt, Delacroix, Steinlein, Manet, Dufy, Picasso, cent magnifiques estampes, très bien légendées et valorisées par le format, illustrent à merveille, en soixante-cinq espèces – réelles ou imaginaires, sauvages ou domestiques, chiens et chevaux en tête – combien l’animal, comme l’écrit Michel Pastoureau dans la préface, a toujours fourni à l’homme un « immense répertoire de signes et de songes ».

Animal de Rémi Mathis et Valérie Sueur-Hermel, Éditions de la BNF, 24 x 30 cm, 168 pages, 38 €.