« La profession a une plasticité qui fait qu’elle rebondit toujours » - La Semaine Vétérinaire n° 1609 du 12/12/2014
La Semaine Vétérinaire n° 1609 du 12/12/2014

Entretien avec Pierre Buisson

Actu

SOCIOPRO

Auteur(s) : Marine Neveux

Notre confrère Pierre Buisson (L 84) a été réélu fin novembre à la présidence du Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral (SNVEL). Il revient sur les points forts des années passées et aborde la stratégie syndicale de son nouveau mandat de quatre ans.

À l’aube d’un second mandat à la présidence du SNVEL, qu’est ce qui vous anime aujourd’hui ?

Je souhaite privilégier un syndicalisme qui favorise la construction d’alliances avec les partenaires de l’univers vétérinaire. La meilleure ouverture a été l’acte vétérinaire et le succès de la méthode de travail associée, basée sur la concertation et la réflexion.

Avec la loi d’avenir agricole, nous sommes revenus, ces derniers mois, à un mode syndical plus défensif. Je serais heureux de pouvoir renouer avec les débats qui engagent la profession avec sérénité, de reprendre le dialogue avec les professionnels agricoles, de construire des solutions pour l’avenir avec les vétérinaires, plutôt que de devoir sans cesse défendre leur présent qui n’est pas satisfaisant.

Nous avons signé, fin novembre, le pacte laitier avec la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL). Le Syndicat s’engage ainsi dans un partenariat qui mobilise un réseau de compétences sur tout le territoire.

Nous avons, par ailleurs, regagné la présence de notre confrère Gérard Larcher au perchoir, un facteur propice, parmi d’autres, à un climat plus apaisé.

En outre, avec la Fédération des syndicats vétérinaires de France (FSVF) et le SNVEL, je souhaiterais relancer une réflexion sur le positionnement des vétérinaires par rapport à leurs activités.

Après la loi d’avenir agricole, le projet de règlement européen se profile. Peut-il remettre en cause le couplage ?

En Europe, des pays ont fait des choix différents du nôtre. Je ne vois pas pourquoi l’Europe sortirait de la subsidiarité. Néanmoins, c’est de nouveau une période à haut risque pour la place des vétérinaires dans la délivrance. Nous travaillons déjà en amont sur ce sujet et serons attentifs aux débats.

Quel regard portez-vous notamment sur les perspectives de vente en ligne des médicaments vétérinaires ?

La demande d’indépendance des clients pour obtenir leur médicament où ils veulent est un axe que découvrent les pra­ticiens canins. Les confrères ruraux et mixtes y sont déjà plus familiers. Nous ne nous attendons pas à une grande protection par la loi, tant ce modèle fascine les élites européennes. Notre sort est lié à celui des pharmaciens et nous entendons aussi aider les confrè­res à faire valoir une position juste dans ce marché.

Lors de votre discours aux dernières rencontres syndicales à Pau, votre propos pointait certaines déceptions ?

Nous avons été déçus par un budget de la santé animale divisé par deux, par l’absence de prise en considération des confrères par le ministre. Nous avons été déçus par le peu de place que le ministère a accordé aux sujets relatifs à l’animal de compagnie.

La question du contrat avec l’État est aujourd’hui dramatiquement vidée de son sens. Pour prendre l’exemple de la tuberculose bovine : si l’État ne met pas de l’ordre en proposant une harmonisation des tarifs de sa prise en charge, l’an prochain, nous envisagerons des actions dures.

Restez-vous optimiste sur les évolutions à venir pour la profession ?

La profession a une plasticité qui fait qu’elle rebondit toujours. Les modifications juridiques du statut de l’animal offrent une occasion pour les vétérinaires de faire valoir leur expertise dans la relation des hommes aux animaux. En outre, il existe un déficit protéique dans le monde, la profession a toute sa place dans cet enjeu essentiel des décennies à venir. La compétence des professionnels agricoles s’élève et le vétérinaire est le seul interlocuteur de proximité à même de répondre à leurs attentes.

Le nouveau bureau du SNVEL

Président : Pierre Buisson (L 84)

Vice-président : Éric Lejeau (N 97)

Vice-présidente : Véronique Luddeni (T 92)

Secrétaire général : Laurent Perrin (L 84)

Secrétaire général adjoint : Thierry Chambon (A 80)

Trésorier : Christophe Buhot (T 84)

Trésorier adjoint : Jean-Yves Gauchot (T 90)

Administrateurs : Françoise Bussiéras (T 88), Éric Février (A 80), Joëlle Finez (N 83), Jérôme Frasson (L 92), Claude Laugier (T 78), Bruno Pelletier (N 86), David Quint (T 03), Olivier Serre (A 97).

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur