Préserver nos professions

Le gouvernement veut « débloquer l’économie française » pour relancer le pays à la croissance atone, « moderniser les professions réglementées (…) et les rajeunir ». Avec quoi ? Un projet de loi « pour la croissance et l’activité » déjà très contesté, devenu aujourd’hui un texte “fourre-tout” qui rassemble à la fois des mesures qui ont trait aux professions juridiques (celles liées à la santé ont été reportées à la future loi Touraine), de nouvelles règles relatives au Code du travail et au dialogue social, au droit des sociétés, et d’autres points encore, sans lien apparent, comme les activités routières. Cette mouture “Macron”, qui concernait au départ les métiers réglementés, dont les vétérinaires, a été élargie à d’autres domaines et présentée ce mercredi, en Conseil des ministres.

Irritée devant le manque de concertation et de transparence du gouvernement, l’Union nationale des professions libérales (Unapl) dénonce cette loi Macron, « loi de déclin et non de croissance ». Le dialogue est très mal parti. À l’occasion du 22^e congrès national de cette organisation, Michel Chassang, président de l’Unapl, et Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, se sont renvoyés autoritairement la balle. Quant aux divers acteurs économiques et sociaux venus débattre sur les entreprises libérales, qui sont, oui, « un vecteur de croissance dans une France en crise », ils ont exprimé leur inquiétude quant à l’impact de cette loi sur la société et en particulier sur la classe moyenne, incarnée par tous les métiers réglementés.

• Lire aussi en pages 14 et 15 de ce numéro.