Utilisez-vous des protocoles de suivi dans votre pratique quotidienne ?

La croissance et l’anesthésie sont surveillées de près

Pascal Flicoteaux, praticien à Vienne (Isère).

Dans notre structure, une importance particulière est accordée au suivi du chiot ou du chaton. Nous voyons l’animal dans un premier temps pour ses primovaccinations, puis au moment du pic de croissance pour adapter la ration alimentaire. Ensuite, nous organisons une consultation pubertaire afin d’envisager la stérilisation et le vaccin contre la piroplasmose chez le chien. Nous mettons également en place un suivi particulier pour l’animal qui sera anesthésié. Celui-ci est accompagné, dès son entrée à la clinique, d’une fiche sur laquelle sont notés son poids, le motif de l’anesthésie et les divers soins ou examens prévus, toutes les molécules qui lui sont administrées, avec la dose, la voie, l’heure et l’opérateur. Ce document, baptisé “fil d’Ariane”, n’est pas remis au propriétaire : il sert uniquement en interne au suivi de l’animal. Lors d’une hospitalisation, chaque animal se voit attribuer une fiche, conçue avec un système de cases à cocher, qui énumère les objets qui lui appartiennent, les soins à réaliser et les éléments cliniques à surveiller.

Des visites pré- et posthibernation

Maud Clavel, praticienne à Valence (Drôme).

Notre clinique comprend de nombreux praticiens. Chaque vétérinaire est spécialisé et a sa propre façon de travailler. De plus, nous exerçons dans deux structures auprès de clientèles différentes. Cela rend les protocoles assez difficiles à mettre en place, car ceux-ci ne sont pas forcément applicables dans les deux cliniques ni par tous les vétérinaires.

Personnellement, j’utilise quelques protocoles de suivi particuliers, notamment pour les animaux souffrant d’otites que je revois toutes les semai­nes jusqu’à la disparition complète des lésions.

Ce suivi est inclus dans le tarif de la première consultation. Concernant les affections chroniques, je reçois le client tous les mois à la date anniversaire de la première consultation : cela facilite l’observance.

La clinique propose également un suivi pour les NAC avec une visite préhibernation, où nous faisons le point sur les vermifuges et les vitamines nécessaires, un bilan de santé posthibernation, ainsi que des consultations en physiothérapie. Pour cette dernière, la fréquence est de deux séances hebdomadaires jusqu’à l’amélioration de l’état de l’animal, puis les propriétaires reviennent lorsqu’ils estiment que celui-ci en a besoin.

Un suivi à standardiser avec l’ensemble des praticiens

Gaëlle Hue, praticienne à Dieppe (Seine-Maritime).

Dans notre clinique, nous menons justement une importante réflexion au sujet de la mise en place de protocoles de suivi pour la cardiologie, la dermatologie et l’arthrose. Pour l’instant, la consultation de contrôle est gratuite pour évaluer l’observance des clients, mais, à terme, elle sera proposée au tarif d’une demi-consultation.

En cardiologie, le premier contrôle a lieu 15 jours après l’instauration du traitement, le deuxième un mois plus tard. La surveillance est ensuite planifiée selon l’évolution de l’état de l’animal. En dermatologie, nous revoyons les animaux tous les dix jours, deux ou trois fois au minimum, afin d’adapter la prescription d’antibiotiques et de vérifier l’observance.

À chaque contrôle, le rendez-vous est fixé pour la visite suivante. L’obstacle majeur à la mise en place de ces suivis est la difficulté de standardiser un service lorsque de nombreux praticiens exercent dans la structure, car chacun a une appréciation différente de la situation.