Comparaison des effets métaboliques de la parité et du nombre d’agneaux chez les brebis laitières

L’effet de la parité et du nombre d’agneaux sur le profil métabolique est étudié¹ chez des brebis de race lacaune, à partir de la semaine qui précède l’agnelage jusqu’au sevrage, puis jusqu’à la fin de la lactation. Les animaux sont répartis en plusieurs groupes, selon la parité (primipares et multipares) et le nombre de produits (un seul agneau ou des jumeaux) pour la première partie de l’étude. L’autre débute une semaine après le sevrage pour la durée de la lactation afin d’évaluer également les effets de la fréquence de traite, une ou deux fois par jour.

Un certain nombre de paramètres (poids, état corporel, métabolites plasmatiques et hormones d’une part ; production et composition du lait, apport alimentaire et utilisation énergétique, d’autre part) sont donc suivis chez 96 brebis (48 multipares et 48 primipares).

Résultats

Le poids corporel est plus élevé chez les multipares, mais aucune différence n’est notée selon le nombre d’agneaux ou la fréquence de traite, à parité égale. Le score d’état corporel (BSC) est plus élevé chez les multipares et chez les femelles qui n’ont mis bas qu’un seul petit. Un BSC faible lors de gestation multiple serait lié à la mobilisation des réserves (concentrations plus importantes en acides gras non estérifiés et en β-hydroxybutyrate) dès la fin de la gestation et jusqu’au sevrage, aussi bien chez les multipares que chez les primipares. L’insulinémie est plus élevée chez les multipares, tandis que les concentrations en tri-iodo-thyronine, en leptine et en facteur de croissance 1 insuline-like sont plus hautes lorsqu’il n’y a qu’un agneau sur la même période de la gestation.

Un effet de la fréquence de traite est noté : avec une prise alimentaire similaire, les brebis monotraites présentent une balance energétique positive par rapport à celles qui sont traites deux fois par jour. Indépendamment du facteur fréquence de traite, les variations observées dans les mesures métaboliques durant la lactation sont marginales par rapport à ce qui se produit autour de l’agnelage et jusqu’au sevrage pour compenser les pertes énergétiques.

• 1 Gonzales-Garcia E. et coll. « The effects of parity, litter size, physiological state, and milking frequency on the metabolic profile of Lacaune dairy ewes ». Domestic Animal Endocrinology, janvier 2015, vol. 50, p. 32-44.