Pancytopénie néonatale : rôle des gènes de contrôle de la quantité d’anticorps produits

L’apparition d’une pancytopénie néonatale bovine chez les veaux est liée à la consommation d’allo-anticorps présents dans le colostrum de certaines vaches. L’origine de ce phénomène, l’utilisation chez les vaches d’un vaccin contre la diarrhée virale bovine a été établie.

Les protéines de la lignée cellulaire de rein bovin MDVK, employée dans la fabrication de ce vaccin, seraient la source d’alloantigènes provoquant la production d’allo-anticorps chez les vaches.

La proportion de veaux atteints parmi la population issue de mères vaccinées est estimée à moins de 0,3 %. Pour expliquer la faible fréquence de cette affection, une équipe néerlandaise1 a étudié l’hypothèse d’un facteur génétique.

UN TRAIT HÉRITABLE POUR LES MÈRES

L’analyse montre que le développement d’une pancytopénie chez le veau est un trait héritable pour les mères, non pour les veaux, avec une héritabilité de 19 %.

Le séquençage du complexe majeur d’histocompatibilité (CMH) de classe 2 des vaches ayant eu des veaux malades ou sains n’a pas montré de différence, de même que celui du CMH de classe 1 des mères et des produits. En outre, l’analyse des allo-anticorps produits par les mères de veaux atteints et par celles qui n’ont donné naissance qu’à des veaux sains n’a pas non plus révélé de caractéristiques distinctes. En revanche, leurs niveaux sont significativement plus élevés chez les premières. La différence viendrait donc de gènes contrôlant la quantité d’allo-anticorps produits après la vaccination.

• ¹ Benedictus L. et coll. « Bovine neonatal pancytopenia is a heritable trait of the dam rather than the calf and correlates with the magnitude of vaccine induced maternal alloantibodies not the MHC haplotype », Veterinary Research 2014, 45 :129 doi:10.1186/s13567-014-0129-0.