L’HERBIPÔLE, UN DISPOSITIF UNIQUE EN FRANCE - La Semaine Vétérinaire n° 1613 du 16/01/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1613 du 16/01/2015

Reportage

Pour répondre aux nouveaux enjeux de l’élevage de montagne, l’Herbipôle a été créé en 2014 sur le centre de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) de Clermont-Ferrand-Theix-Lyon.

L’Herbipôle est consacré aux expérimentations sur les systèmes d’élevage durables en montagne, et à l’herbe. Unique en France, il regroupe l’Unité expérimentale sur les ruminants de Theix (UERT), dans le Puy-de-Dôme, et celle des monts d’Auvergne (UEMA) sur les sites géographiques de Laqueuille, dans le Puy-de-Dôme, et Marcenat, dans le Cantal. L’évolution des nouvelles approches et des recherches dans ce domaine a conduit l’Inra à engager un programme de modernisation et d’adaptation de ses infrastructures d’environ 7,3 millions d’euros HT1.

Physiologie de la nutrition et éthologie

À Theix, cela concerne le regroupement des locaux de vie, la construction d’une bergerie de production des animaux expérimentaux et la reconstruction, prévue en juin 2015, d’une bergerie expérimentale avec des cases individuelles, pour des approches à l’échelle de l’animal : chaque auge pourra enregistrer en continu les quantités individuelles consommées par les animaux.

Une quarantaine de personnes s’occupent ainsi des 70 vaches laitières de race prim’holstein, d’un atelier de jeunes bovins en croissance, des 350 brebis romanes et de la centaine de béliers de race texel, qui est le modèle utilisé pour l’appréciation de la valeur alimentaire des fourrages. Celle-ci est, en effet, l’une des thématiques importantes de l’UERT. Le suivi est assuré de la naissance de l’animal jusqu’au produit, lait ou viande, car l’UERT dispose d’un abattoir qui permet aussi d’obtenir des mesures sur la qualité de la viande, en fonction des facteurs d’élevage testés. Elle est également pourvue d’un bloc opératoire pour équiper parfois les animaux de cathéters ou de canules de rumen.

Un autre volet de recherche important à Theix concerne les comportements des animaux entre eux et avec l’homme. « Dans un contexte d’élevage où la tendance est à l’augmentation de la taille des troupeaux, le temps disponible de l’éleveur par animal est moindre. En conséquence, pour que ne se distende pas trop le lien entre l’animal et l’homme, il s’agit de savoir comment et à quel moment l’éleveur a intérêt à intervenir pour favoriser cette relation », explique Hervé Tournadre, directeur de l’UERT.

Systèmes d’élevage

Tandis qu’à l’UERT, l’expérimentation se situe plutôt au niveau de l’animal, à l’UEMA, elle change d’échelle pour se porter sur les systèmes d’élevage. Si les finalités sont identiques, les modes de recherche varient. L’objectif de cette unité expérimentale est de travailler sur les innovations des systèmes d’élevage de ruminants en montagne herbagère ; d’expliquer les déterminants entre mode de production et qualité des produits; de préciser les impacts de l’élevage sur l’environnement, notamment en termes de bilan carbone, mais aussi son impact positif sur la biodiversité, soit en maintenant soit en retrouvant de la biodiversité dans les prairies.

Pour mener à bien ces expérimentations, l’Inra a construit une étable pour un troupeau de 170 vaches laitières. Elle est équipée pour réaliser des mesures fréquentes sur les animaux, en particulier d’un analyseur automatique de la composition du lait directement en salle de traite. L’évolution du poids de l’animal et l’efficacité alimentaire, à travers les quantités de fourrage consommées, feront également l’objet de mesures systématiques.

Le troupeau comprend à peu près autant de montbéliardes que de prim’holstein : « L’intérêt est de pouvoir étudier les réactions différentes de deux types d’animaux, et aussi d’avoir en parallèle aux holstein, qui sont une référence nationale et internationale, une race qui se rencontre un peu plus en zone de montagne fromagère », précise Hervé D’Hour, directeur de l’UEMA. Il est responsable d’une cinquantaine d’agents Inra sur les deux sites de Laqueuille et Marcenat, qui comptent en tout plus de 200 vaches laitières, autour de 250 vaches allaitantes, 300 brebis, et plus de 1 100 ha de prairies situées à une altitude comprise entre 1 000 m et 1 500 m.

  • 1 Ces investissements bénéficient du cofinancement de la Région Auvergne (1,5 million d’euros), du fonds européen de développement régional (Feder ; 3,4 millions d’euros), de l’Inra (1,9 million d’euros) ; et pour les installations situées dans le Cantal, de ceux du conseil général du Cantal (0,4 million d’euros).

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