Qui garde les clés de la France

Après les attentats de la semaine dernière en Île-de-France et le grand rassemblement du 11 janvier, l’Union nationale des professions libérales (Unapl) œuvre avec diplomatie et avec décence pour se faire entendre. Sans pour autant renoncer à son action. Elle s’est déjà exprimée dans la rue, le 30 septembre dernier, contre les projets de loi Macron et Touraine. Elle persiste et signe en déposant une plainte auprès de la Commission européenne, considérant le projet de loi « pour la croissance et l’activité » en « possible contradiction » avec le droit communautaire.

L’Unapl prévoit même un recours en Conseil constitutionnel, si la loi est votée. Et aussi de redescendre dans la rue le 22 janvier, place de la République… Mais l’organisation des libéraux « sursoit à la mobilisation nationale en raison des événements tragiques qui ont bouleversé le pays la semaine dernière et des efforts d’unité nationale ».

Le projet de loi sera débattu en séance le 26 janvier. L’Unapl veut être présente dans les débats, dans la « guérilla parlementaire », pour éviter, dit-elle, la mainmise du gouvernement sur le texte.

Son président, Michel Chassang, ne veut pas céder : « Confier les clés de la justice, de la culture, du dialogue social à Bercy ? Non ! Nous ferons tout pour que les clés de la France ne soient pas entre les mains de Bercy ! » L’organisation compte bien dénoncer des textes éloignés des directives européennes et des mesures qui ouvrent la porte à une financiarisation dangereuse pour les métiers réglementés, que l’Unapl qualifie aujourd’hui de « métiers de la vie en danger ».