Animaux, entre hommes et dieux

Le monde animal a motivé, dans l’Égypte ancienne, tant de témoignages singuliers (peintures, sculptures, écritures, momies) qu’il était temps qu’une exposition s’y consacre pour nous émerveiller tout en nous éclairant. Présentée au musée du Louvre-Lens jusqu’au 9 mars 2015, Des Animaux et des Pharaons réunit 430 objets issus pour la plupart des collections du département des antiquités égyptiennes du Louvre. Un impressionnant héritage qui souligne l’omniprésence de la faune dans le quotidien profane et sacré des Égyptiens, de même que la remarquable acuité d’observation de leurs artistes.

Chassés, élevés, consommés, utilisés, exploités, gavés (des oies mais aussi… des hyènes), adoptés, aimés, les animaux y sont de la même manière vénérés et sacrifiés. L’exposition et son magnifique catalogue mettent également en valeur comment la pensée égyptienne, considérant les diverses espèces comme autant d’émanations du surnaturel ou de l’ineffable, investit leurs représentations (figures hybrides notamment) du pouvoir de matérialiser la puissance divine (et royale) comme d’élaborer un matériau symbolique, un langage codé porteur de concepts. Plus de 20 % des signes hiéroglyphiques sont ainsi puisés dans le répertoire animalier. Objets de culte, les animaux furent momifiés par millions pour être offerts aux dieux. À ce titre, l’exposition et le livre explicitent l’intérêt du scanner médical – en l’occurrence celui de Micen Vet – pour percer plus avant le mystère de ces momies.

Des animaux et des pharaons, le règne animal dans l’Égypte ancienne. Exposition jusqu’au 9 mars 2015, tous les jours de 10 à 18 h (sauf le mardi), nocturnes jusqu’à 22 h les 6 février et 6 mars, musée du Louvre-Lens, www.louvrelens.fr.

Catalogue de l’exposition, sous la direction d’Hélène Guichard, commissaire et conservateur en chef au musée du Louvre, Louvre-Lens/Somogy, 25 x 30 cm, 352 pages, 39 €.