Peste des petits ruminants
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SANTÉ ANIMALE
Auteur(s) : Stéphanie Padiolleau
L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA)1 conclut que ce virus n’a aucune chance de devenir endémique en Europe s’il y était introduit.
La peste des petits ruminants sévit en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie du sud. Dans cette dernière zone, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) évalue son coût annuel à 2,9 milliards de dollars américains entre 2012 et 2017, dont 2,5 milliards pour l’Inde.
Une introduction en Europe serait possible soit par importation illégale d’animaux vivants, soit via des produits qui échappent aux contrôles réglementaires sur les échanges commerciaux (petits colis, bagages personnels, échantillons). Elle pourrait aussi survenir via des véhicules revenant en Europe après des livraisons dans des zones infectées ou en raison de l’absence de mesures de biosécurité suffisantes. Le virus est capable, en effet, de survivre jusqu’à 72 heures dans des matières infectieuses. Cependant, l’EFSA considère que la peste des petits ruminants n’a aucune chance de devenir endémique si elle était introduite, compte tenu des mesures de surveillance sanitaire et de contrôle qui existent dans les pays européens, mais aussi de ses caractéristiques : maladie virale dont le virus n’a qu’un seul sérotype, peu persistant dans l’environnement, pour lequel il n’existe pas de portage sain après infection, et dont le seul réservoir identifié est constitué des petits ruminants domestiques.
En ce qui concerne les mouvements d’animaux, légaux ou non, l’EFSA évalue le nombre d’individus à partir duquel la probabilité d’introduction serait supérieure à 0,95 et inférieure à 0,05, respectivement, à 421 et 8 pour une prévalence du pays d’origine de 37 %, et à 1952 et 34 pour une prévalence de 8 %. La diffusion du virus, une fois introduit, serait variable selon la densité respective des moutons et des chèvres. Ces dernières sont plus sensibles au virus et les races européennes, naïves, le sont davantage que les espèces autochtones des zones endémiques. Les moutons ont une expression clinique plus discrète. Donc la maladie serait plus rapidement détectée dans les zones ayant une forte densité de chèvre, ce qui permettrait d’enrayer plus rapidement sa diffusion que dans des régions d’élevage ovin, comme en Irlande ou au Royaume-Uni, par exemple, où le virus pourrait se propager discrètement sur une zone large avant d’être détecté. À titre de comparaison, mais sans qu’une extrapolation soit possible, une modélisation de la dernière épizootie qui a eu lieu en Tunisie indique une vitesse de diffusion moyenne de 3,9 km/ j, avec un intervalle de confiance à 95 % de 0,3 à 65,5 km/j.
Les taux de morbidité et de mortalité varient de 10 à 90, voire 100 %, selon l’espèce et l’âge des animaux atteints et de la prévalence de maladies intercurrentes.
L’organisation mondiale pour la santé animale (OIE) et la FAO sont en train d’élaborer une stratégie globale de contrôle sur le modèle de celle qui a permis d’éliminer la peste bovine. Cette éradication sera favorisée par certaines caractéristiques de la maladie (comme indiquées précédemment : un seul sérotype, pas de portage sain après infection, etc.) et le fait que les outils de surveillance (tests de dépistage) et de contrôle (vaccins) existent déjà. Les limites identifiées sont liées à l’existence et à l’efficacité des services vétérinaires, aux moyens de distribution des vaccins et à l’implication des acteurs sur le terrain. La seule difficulté technique réside dans l’accessibilité de toutes les zones éloignées, aux petits villages ou aux petits éleveurs.
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