« Nous mutualisons les opérations de prophylaxie »

Depuis que je suis installé, en 1982, j’ai toujours connu la tuberculose bovine dans la région. Elle sévit dans l’ensemble de la Camargue, ainsi que dans l’Hérault, le Gard et les Bouches-du-Rhône. Nous avons deux types de cheptels, mélangés : un espagnol (corrida avec mise à mort) et un camarguais (course libre sans mise à mort). Nous réalisons 17 000 tuberculinations environ sur les trois départements. Cependant, la prophylaxie donne des résultats, puisque nous n’avons pas détecté de nouveaux foyers en 2014. La maladie a presque été éradiquée. Les seuls cas que nous rencontrons sont importés d’Espagne. Compte tenu de la difficulté à tuberculiner ces animaux, très remuants, nous optons pour l’IDS, que nous couplons avec un test de dosage de l’interféron gamma, sur 15 à 20 % des cheptels.

La tarification¹, telle qu’elle est mise en place, satisfait peu ou prou tous les acteurs. À commencer par les éleveurs, qui ne paient presque rien, puisque l’État et le département des Bouches-du-Rhône participent au financement de la prophylaxie. La participation est un peu moindre dans les deux autres départements. Les subventions que les exploitants perçoivent lors d’abattage, quant à elles, ne les pénalisent pas, sauf s’il s’agit d’un étalon ou d’un bon cocardier.

Nous, vétérinaires, nous profitons de la rentrée des animaux, qui ne se fait que quelques fois dans l’année, pour effectuer la prise de sang dans le cadre de la prophylaxie IBR (rhinotrachéite infectieuse bovine), et nous traitons. Globalement, nous mutualisons les opérations lors de chacun de nos déplacements. Aussi n’avons-nous pas de réels différends avec le GDS. Cela n’a pas toujours été le cas. Les vétérinaires n’ont pas toujours accepté d’effectuer cette prophylaxie, car les tarifs étaient trop bas, notamment dans le Gard et l’Hérault. Cela n’a sans doute pas facilité l’éradication de la tuberculose dans la région.

• 1 Voir le tableau des tarifs ci-dessous.