Les missions sur la faune de montagne menées par l’ONCFS - La Semaine Vétérinaire n° 1616 du 06/02/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1616 du 06/02/2015

Formation

FAUNE SAUVAGE

Auteur(s) : Serge Trouillet

Les missions du Centre national d’études et de recherches appliquées (Cnera) faune de montagne1 se partagent entre les galliformes et les ongulés. Les espèces de galliformes suivies sont essentiellement le grand tétras, le tétras lyre, le lagopède alpin, la gélinotte des bois, la bartavelle et la perdrix grise des Pyrénées. La gestion du grand tétras, présent sur tous les massifs montagneux (sauf dans les Alpes), fait l’objet d’un plan d’action national. La gélinotte des bois a, quant à elle, été réintroduite dans le val d’Aran (Pyrénées espagnoles), dans le cadre d’un programme de collaboration transfrontalière.

Le Cnera faune de montagne assure, par ailleurs, la responsabilité scientifique de l’Observatoire des galliformes de montagne, qui regroupe 55 partenaires. Il permet un suivi patrimonial des espèces (pour la mise en place des plans de prélèvement), leur protection (par la visualisation des câbles de téléski et des clôtures) et, enfin, la cartographie de leurs zones de reproduction et d’hivernage, afin de limiter l’impact sur ces populations des projets d’infrastructure.

IMPACT DU TOURISME ET DU PASTORALISME SUR LES GALLIFORMES

L’aspect sanitaire n’est pas en reste. Deux études concernent le lagopède alpin (le Canigou, dans les Pyrénées-Orientales, et Sixt-Flaine, dans les Alpes du Nord) et la bartavelle (Dévoluy, dans les Hautes-Alpes). Les informations recueillies grâce aux colliers émetteurs posés sur ces oiseaux renseignent sur l’impact du tourisme et du pastoralisme sur leurs déplacements et leur survie. Concernant le lagopède alpin, à Flaine, il est établi que le taux d’infestation (parasitisme) relevé sur les fèces est beaucoup plus élevé dans les zones skiées qu’en dehors. Ce phénomène résulte sans doute du stress. De même, le pastoralisme impacte ces populations, qui nichent au sol, au moment de la reproduction. Des règles de conduite de troupeau sont, par conséquent, mises en place auprès des bergers, afin que ces derniers évitent les lieux et les périodes de nidification de ces oiseaux.

UN PROGRAMME PRÉDATEURS-PROIES DANS LE MERCANTOUR

Concernant les ongulés, le Cnera faune de montagne dispose de territoires d’études, généralement des réserves nationales de chasse et de faune sauvage, qui font figure de vitrines pour son activité de recherche et de gestion. Là encore, le recours aux colliers émetteurs (VHF ou GPS) représente une aide précieuse pour étudier la dynamique des populations (survie et reproduction), l’occupation de l’espace, l’utilisation des milieux et des ressources alimentaires. Certains travaux sont menés en commun avec d’autres Cnera. Dans les Bauges, les interactions entre les trois espèces d’ongulés sauvages présentes (chamois, mouflon et chevreuil) et les vaches sont analysées, ainsi que l’impact du tourisme sur leurs déplacements. Dans le Mercantour, un programme prédateurs-proies a permis de mieux appréhender l’impact du loup sur les populations de chamois, de mouflons, de chevreuils et de cerfs : plus de 300 ongulés et trois louves avaient alors été munis de colliers émetteurs.

SUIVI SANITAIRE SUR LES ONGULÉS DE MONTAGNE

Dans le Caroux-Espinouse (sud des Cévennes), la réserve nationale de la chasse et de la faune sauvage permet de comparer le fonctionnement des populations de mouflons qui s’y trouvent avec celui des mouflons vivant à l’extérieur, en particulier au regard de l’impact du tourisme et de la chasse. Cela permet de mieux définir des méthodes de gestion sur l’ensemble du massif, hors de la réserve.

Le mouflon fait également l’objet d’un suivi particulier en Corse, sa terre d’origine, dans les réserves d’Asco et de Bavella. Il en est de même pour l’isard, dans les Pyrénées, dans la réserve d’Orlu (Ariège) et sur le territoire de Bazès (Hautes-Pyrénées). Son cas intéresse les scientifiques, en raison du pestivirus qui l’affecte depuis une vingtaine d’années. Certaines populations en souffrent, d’autres non.

Le Cnera faune de montagne conduit à cet égard un suivi sanitaire depuis 30 ans sur tous les ongulés de montagne, à raison de 30 individus de chacune des espèces citées dans chaque réserve : prélèvements de fèces, prises de sang, prélèvements génétiques, etc. VetAgro Sup est associé à certaines analyses spécifiques.

Le bouquetin, quant à lui, est étudié dans le massif de Belledonne (Isère) et, depuis peu, en collaboration avec l’unité sanitaire de l’ONCFS, dans le Bargy (Savoie), où une partie de la population est infectée par la brucellose.

  • 1 Chacun des cinq Cnera de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) est spécialisé dans l’étude d’un groupe d’espèces ou d’un milieu. Dans le cadre de notre série d’articles sur l’ONCFS, nous avons choisi le Cnera travaillant sur la faune de montagne.

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