Kristell Autret (N 04)
Dossier
Je ne suis pas issue du milieu agricole. J’ai découvert le métier de vétérinaire mixte lors de mon stage de découverte du milieu professionnel au collège. Pendant mes études, j’ai continué dans cet objectif et n’ai jamais envisagé d’exercer en clientèle canine pure. J’ai effectué mes stages d’étudiante dans une clinique mixte où les praticiens m’ont formée pendant deux ans mais m’ont prévenue qu’ils ne souhaitaient pas travailler avec une femme en rurale. Leur avis a peut-être changé désormais. Néanmoins, si je n’ai pas été démotivée dans mes choix, je n’ai pas non plus été encouragée. Les éleveurs, en revanche, hormis quelques cas anecdotiques, ne m’ont jamais fait de remarques. Ils m’ont surtout informée des difficultés structurelles et économiques de la filière. Ce qui m’a gênée est que je n’ai pas rencontré de consœurs exerçant en mixte durant mes études. Cela m’a fait douter de mes capacités, car j’avais l’impression que seuls des hommes grands et costauds pouvaient être à l’aise en rurale. Ce manque de modèle féminin m’a complexée, mais finalement, il n’y a aucun problème. J’ai soutenu une thèse en médecine porcine, un domaine au contraire féminin. Je suis actuellement associée dans une clinique où je suis l’unique femme parmi cinq hommes, et mon activité principale est la bovine en vaches laitières, avec de la porcine.
Actuellement, de nombreuses femmes travaillent en élevage, comme chefs d’exploitation, techniciennes ou inséminatrices, par exemple. Je n’ai rencontré aucun problème pour me faire accepter. Au contraire, les clients sont sympathiques avec moi, m’aident spontanément, et c’est un avantage au niveau relationnel. C’est pendant ma grossesse que j’ai eu quelques réflexions. Certains éleveurs auraient préféré que ce soit l’un de mes confrères qui vienne consulter, parce qu’ils avaient peur que je prenne un mauvais coup. Pourtant, en début de grossesse, je trouve plus sécurisant de travailler en rurale (en raison des radiographies, de l’anesthésie gazeuse, etc., qu’en canine). En revanche, après le premier trimestre, cela devient plus compliqué au niveau des déplacements.
Je trouve que les jeunes consœurs qui viennent en stage sont totalement décomplexées, contrairement à ce que j’étais. C’est une évolution positive, car elles osent. L’une d’entre elles m’a remplacée pendant mon congé maternité et cela s’est très bien passé, peut-être parce que le remplacement d’une femme était assuré par une autre femme, et surtout parce qu’elle était à l’aise. De plus en plus de consœurs exerceront en rurale, d’autant que la propension des hommes est d’aller en canine. D’ici 20 à 30 ans, peut être que la tendance se sera inversée et que j’évoluerai dans une équipe constituée d’un seul homme et de cinq femmes…
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