Une enquête prometteuse sur le portage de leptospires par la faune sauvage - La Semaine Vétérinaire n° 1622 du 20/03/2015
La Semaine Vétérinaire n° 1622 du 20/03/2015

Étude des réservoirs

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SANTÉ ANIMALE

Auteur(s) : Serge Trouillet

Une trentaine d’espèces de mammifères, dont le hérisson et les mustélidés, ont fait l’objet de prélèvements, afin de connaître leur implication dans l’épidémiologie de la leptospirose. Ces résultats sont préliminaires à des études plus poussées.

Une journée nationale d’information sur la leptospirose s’est déroulée sur le site clermontois de VetAgro Sup, le 13 mars. Copilotée par Angeli Kodjo, directeur du laboratoire des leptospires de VetAgro Sup Lyon, et par Benoît Combes, directeur de l’Entente de lutte interdépartementale contre les zoonoses (Eliz), elle avait pour vocation de restituer les données acquises à la suite d’une vaste enquête épidémiologique, entre 2012 et 2015, sur les capacités de conservation et d’excrétion des leptospires pathogènes dans la faune sauvage. À cette opération, financée par 29 des 40 départements adhérents à Eliz, ont collaboré les fédérations de chasseurs ainsi que les laboratoires vétérinaires départementaux. Les premières ont collecté de manière la plus homogène possible les mammifères de 27 espèces différentes trouvés morts sur le territoire national. Les seconds ont procédé à 3 690 analyses des reins prélevés sur ces mêmes animaux, avec un outil de screening PCR (polymerase chain reaction) qui permet de détecter des leptospires pathogènes.

Une étude originale

Tous les échantillons positifs (environ 5 %) ont ensuite été acheminés au laboratoire des leptospires de VetAgro Sup Lyon, pour une caractérisation moléculaire. Une première étape a permis d’identifier les espèces génomiques de leptospires. Les génogroupes ou génovars qui leur sont associés ont été déterminés dans un second temps. Ceux-ci sont davantage connus sous le nom de sérogroupes ou de sérovars, du fait de leur détermination sur la base de la sérologie. Là, ils sont caractérisés d’un point de vue moléculaire par l’analyse de certaines régions génomiques, d’où leur nom. C’est l’originalité de cette étude.

De nouveaux réservoirs ?

Au sein des échantillons se dégage une prédominance de l’espèce Leptospira interrogans (70 %), suivie de Leptospira kirschneri (20 %) et Leptospira borgpetersenii (10 %). Aucune autre espèce pathogène de Leptospira n’a été repérée dans cette population de faune sauvage. Pour la dizaine de génogroupes identifiés au sein de la population globale, la répartition montre une prédominance d’Australis (29 %), suivi de Icterohaemorrhagiae (7 %), de Grippotyphosa (4 %) et de Djasiman (3 %), les autres génogroupes comptant pour moins de 5 % de l’ensemble. Dans 24 % des cas, le profil n’a pas pu être déterminé, et 27 % des cas en rassemblent d’autres qui ne sont pas encore référencés dans les bases de données des méthodes de typage utilisées. L’étude Eliz montre que le hérisson serait porteur de Leptospira interrogans, génogroupe Australis. Les mustélidés (fouines, martres, blaireaux, putois, hermines et belettes) seraient, quant à eux, porteurs des trois espèces de Leptospira (L. interrogans, L. kirschneri, L. borgpetersenii) et de plusieurs génogroupes (Icterohaemorrhagiae, Grippotyphosa, Pyrogenes, Djasiman), mais surtout de 23 nouveaux profils identifiés au cours de cette étude. Le chevreuil serait porteur de nouveaux profils de L. kirschneri et un chat forestier l’a été de L. borgpetersenii, génogroupe Hebdomadis-Ballum.

Des données à consolider

Ces espèces sauvages sont-elles nouvellement identifiées comme réservoirs ? Angeli Kodjo se montre prudent : « La mise en évidence du hérisson comme majoritairement porteur d’Australis ne correspond qu’à une première approche. Nous n’avons pas encore établi une corrélation forte entre le hérisson et Australis. Il est nécessaire qu’elle soit faite pour pouvoir conclure sur le lien entre cet animal et l’infection. Nous devons en conséquence consolider ces données. Pour ce faire, nous nous sommes rapprochés d’une équipe reconnue mondialement dans le domaine de l’épidémiologie animale, l’unité d’épidémiologie animale de Clermont-Ferrand-Theix, afin de travailler plus finement encore sur ces données. »

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