« Le comportement est la plus jolie des disciplines vétérinaires »

Le diplôme universitaire (DU) de psychiatrie vétérinaire est proposé pour la deuxième année. À qui s’adresse-t-il ?

Ce nouveau DU est né d’un partenariat entre l’université de Lyon 1, Vet­Agro Sup et l’association Zoopsy, tous convaincus que le comportement est un champ médical que les praticiens doivent investir comme un autre. Différencier la normalité du pathologique relève d’une démarche diagnostique propre au vétérinaire. Notre profession ne se place pas en concurrence avec les éducateurs canins, mais en complément de ceux-ci. Les éducateurs réfèrent d’ailleurs beaucoup de cas.

Le DU s’adresse donc à tous les confrères qui s’intéressent à la discipline. En pratique, je conseille de débuter par les cours de base en comportement (canin, félin) proposés par le Gecaf¹. Ces cours posent les fondements de la zoopsychiatrie. Plus de 2 000 personnes les ont suivis à ce jour. Le DU permet d’aller plus loin à partir de ces premiers acquis. Il semble répondre à une attente des confrères : nous avons reçu une trentaine de demandes d’inscriptions l’an passé. Ce diplôme n’est d’ailleurs qu’une première étape : nous avons entamé les démarches pour le transformer en master.

Comment s’inscrit la formation dans les actions de Zoopsy ?

Zoopsy, association de zoopsychiatres, a une mission de formation de ses adhérents. Nous leur proposons différentes actions, de la veille bibliographique aux congrès de pathologie comparée avec nos confrères psychiatres et psychologues. Si chaque espèce est différente, les cerveaux, formidables intégrateurs des informations externes (éducation, environnement), présentent des processus communs : neurotransmetteurs, processus pathologiques, anatomie fonctionnelle. Tout cela est progressivement mieux connu. Cette connaissance du système nerveux central ouvre la possibilité d’agir sur lui, notamment de proposer un traitement médical adapté lors de troubles.

Au plan régional, une dizaine de groupes se sont constitués et partagent leurs savoirs et expérience lors de réunions locales organisées sous la forme d’ateliers.

Et pour tous les praticiens, nous proposons chaque année des journées de formation pratique (les JAZ), tous les deux ans un congrès national et, régulièrement, des conférences ponctuelles, les “jeudis de Zoopsy”, sur des sujets de réflexion. Le dernier, par exemple (le 12 mars à Lyon), s’est intéressé à la notion de conscient et d’inconscient. Un précédent portait sur l’éthique, grand sujet d’avenir.

Quels sont les intervenants de vos formations ?

C’est ouvert et varié. Le comportement est une jolie discipline, la plus belle selon moi, car elle en embrasse une multitude d’autres. L’animal est considéré comme un individu et son abord sur le plan comportemental prend en compte son organisme, mais aussi son propriétaire et son environnement. Des médecins psychiatres interviennent dans nos ateliers, aux côtés des vétérinaires comportementalistes.

Les formateurs Zoopsy, notamment les tuteurs des étudiants en DU qui supervisent leurs consultations, bénéficient eux-mêmes d’une formation continue, avec de nouvelles sessions tous les deux ans.

• 1 Groupe d’étude en comportement des animaux familiers de l’Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie (Afvac).