Modes d’orientation du frelon asiatique

Les populations d’abeilles, en déclin partout dans le monde, sont, entre autres causes, fragilisées par les attaques du frelon asiatique (Vespa velutina), apparu en France en 2004. Il s’est largement répandu depuis et se nourrit en particulier d’abeilles domestiques, Apis mellifera. Les unités évolution génomes comportement écologie du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et santé et agroécologie du vignoble de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) ont récemment exploré les bases olfactives du comportement du frelon asiatique. Leur but : comprendre les modes d’orientation de ce prédateur, mais aussi développer des stratégies de lutte ou de piégeage efficaces. Ainsi, les scientifiques ont étudié le pouvoir attractif de différents composés des ruches.

POUR UN PIÉGEAGE PLUS EFFICACE

Un test à choix multiples, dans lequel des ouvrières de frelons asiatiques s’orientent vers un ou plusieurs appâts odorants, a été mis en place par les chercheurs. Les résultats montrent que le frelon est fortement attiré par l’odeur des produits de la ruche, tels que le pollen et le miel. Des composés spécifiques, dont le géraniol, constituant de la phéromone d’agrégation des abeilles, et le p-xylène, molécule retrouvée entre autres dans le poisson ou les fruits de mer, se sont également révélés très attrayants. Les phéromones produites par les larves d’abeille ou par la reine ont également été choisies par le frelon, mais dans une moindre mesure. Pour les scientifiques, ces travaux permettent de mieux comprendre les déterminants de l’orientation de ce prédateur et ouvrent la possibilité d’une lutte par piégeage plus efficace.