Pourquoi avoir écrit des livres pour le grand public ?

Répondre au besoin d’information

PIERRE ROUSSELET-BLANC Praticien à Paris (15^e).

C’est parce que j’intervenais dans des émissions de radio et que j’écrivais dans la presse qu’un éditeur, La Maison Rustique, m’a commandé mon premier livre, Chat santé et médecine, en noir et blanc, puis le premier guide des hôtels acceptant les animaux. Comme j’étais connu, ma signature était déterminante. J’ai ensuite publié plusieurs beaux livres aux éditions Nathan, Minerva et Flammarion. J’avais des collaborateurs, dont ma femme, qui m’a beaucoup aidé. Puis j’ai exercé en tant que rédacteur en chef, chez Larousse, de la revue Larousse des animaux familiers, pour laquelle je dirigeais une équipe. Cette revue a été regroupée en plusieurs livres. Ensuite sont parus les Larousse du chien et du chiot et du chat et du chaton, qui sont réédités depuis 15 ans et traduits en cinq langues. J’ai également occupé le poste de directeur de collection chez Hachette où j’ai publié plusieurs fascicules sur les races et des questions-réponses : La consultation du vétérinaire. En tout, j’ai rédigé une trentaine de livres, et tous ou presque m’ont été commandés. L’un des seuls que j’ai proposés est ma biographie, Mille et une pattes, ma vie de véto, chez Michel Lafon. À chaque fois, j’ai raisonné en tant que vétérinaire et donné aux lecteurs l’information professionnelle dont ils avaient besoin.

Toujours pour des histoires d’amitié

PHILIPPE DE WAILLY Praticien à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).

C’est par l’intermédiaire d’amis dont j’ai soigné les animaux que j’ai publié mes livres. Le premier ouvrage que j’ai écrit a été Les oiseaux de cage et de volière, pour partager mes connaissances sur les oiseaux, dont je m’occupais beaucoup. Il a été publié en 1964, soit 10 ans après mon installation, par la maison d’édition médicale J.-B. Baillière. J’avais sympathisé avec son directeur, dont je soignais les chiens. Ensuite, j’ai lié amitié avec Serge Danot, créateur de la série d’animation Le manège enchanté et propriétaire d’un lhassa apso qui lui a inspiré le personnage de Pollux. Il m’a suggéré d’écrire un livre sur L’art de vivre avec les animaux. Il m’a présenté à son ami éditeur Georges Leser au cours d’un déjeuner. Sa maison d’édition, Solar, a publié cet ouvrage et une série de monographies sur les races de chiens. Puis j’ai connu Jean-Paul Bertrand, des Éditions du Rocher, chez qui j’ai publié Le 6^e sens des animaux et beaucoup d’autres livres. Avant sa mort, il a créé les éditions Alphée, et fait paraître Les animaux qui nous guérissent, ressorti chez Trédaniel en février 2015. Et d’autres projets sont en préparation…

Partager son savoir est un plaisir inouï

CÉLINE GASTINEL-MOUSSOUR Praticienne à Bouffemont (Val-d’Oise).

L’idée de publier un livre m’est venue à la demande de ma famille et surtout de mes clients, qui craignaient que le savoir en phytothérapie que j’utilise chaque jour depuis 10 ans soit perdu quand je disparaîtrais. J’ai alors commencé à réunir des informations et des photographies. C’est le Dr Penoël qui m’a conseillé de téléphoner à celle qui serait mon éditrice. Cette dernière a voulu travailler avec moi car elle a pressenti que les gens seraient intéressés par le sujet.

J’ai rédigé mon premier livre en deux ans, et je le préparais depuis quatre ans. Le second a été réalisé en deux mois, car il me restait beaucoup d’informations. Trois autres petits livres ont suivi, sur les bases de la phytothérapie. Écrire a été difficile, mais partager son savoir est un plaisir inouï et une source d’échanges avec les gens. Cela m’a apporté une immense légitimité et une visibilité à laquelle je ne m’attendais pas. Je souhaitais montrer que les vétérinaires s’intéressent à la phytothérapie, et aider ma profession à exister dans ce domaine. J’essaie d’être honnête et humble, et de rappeler que les connaissances évoluent. Il est important d’apporter des informations, les plus étayées possibles, au niveau scientifique, plutôt que de laisser des “vendeurs” écrire à notre place.