La lutte antidopage concerne hommes et animaux de compétition

Le dopage des athlètes canins ou équins, comme celui des sportifs humains, est interdit par la loi. De ce fait, des contrôles antidopage peuvent être effectués de manière inopinée lors de courses de chiens de traîneau, de lévriers ou hippiques, même s’ils représentent une part minime du total des contrôles antidopage en France. « Sur 10 000 analyses réalisées en un an par l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), 10 concernent les chiens en moyenne », explique Philippe Berny, professeur de toxicologie à l’école vétérinaire de Lyon. L’analyse se fait généralement à partir d’un échantillon de sang ou d’urine, prélevé par un vétérinaire agréé par l’AFLD. En cas de résultat positif, le propriétaire encourt une interdiction temporaire, voire définitive, de participer aux compétitions sportives et une peine pouvant aller jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende.

Le dopage se définit par la présence d’une substance interdite¹, de ses métabolites ou de ses marqueurs dans un échantillon fourni par un sportif, par l’usage ou la tentative d’usage par un sportif d’un produit ou d’une méthode interdite ou même par le fait de posséder de tels produits. Un classement des substances est établi : celles interdites en permanence (principalement les anabolisants, les hormones, les agents masquants et les diurétiques pouvant diluer la concentration d’un autre produit lors d’une analyse antidopage), celles interdites seulement en compétition et celles “à seuil”, qui ne sont considérées comme dopantes qu’au-delà d’une certaine concentration.

Une vigilance particulière lors des traitements

La liste des substances interdites en compétition contient de nombreuses molécules de la pharmacopée courante du vétérinaire. En effet, les substances agissant sur le système musculo-squelettique, tels les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), celles agissant sur les sécrétions endocrines et leurs homologues de synthèse, tels les corticoïdes, ou même celles agissant sur le système digestif, tels les antidiarrhéiques, doivent être bannies du traitement d’un animal sportif en compétition. « Contrairement à la liste des substances interdites en santé humaine, les molécules ne sont pas clairement citées, donc toutes les substances agissant sur les systèmes cibles énoncés sont prohibées », souligne Philippe Berny. « La rémanence d’un produit dans l’organisme est toutefois difficile à estimer : la demi-vie d’une molécule peut varier du simple au quintuple au sein d’une même race et même d’une même fratrie ! De plus, les tests de détection antidopage, très sensibles (de l’ordre du ng/mL) permettent de détecter une substance sans qu’elle n’ait plus aucun effet thérapeutique. » La prise en charge thérapeutique d’un chien athlète doit donc faire l’objet d’une vigilance particulière. En cas de doute avant une compétition sportive, un prélèvement d’urine peut être envoyé pour analyse au laboratoire de l’AFLD, seul laboratoire français agréé par l’Agence mondiale antidopage.

• 1 La liste est disponible sur les sites Legifrance.gouv.fr et Afld.fr.