La technique d’autoligature du pédicule ovarien réduit le temps opératoire

LE MOT DE L’EXPERT

Quels sont les avantages de cette technique ?

Elle permet un gain de temps sur la ligature de l’artère ovarique. Simple et facile à mettre en œuvre pour un chirurgien expérimenté, elle peut en outre être appliquée à tous les stades du cycle, ainsi que dans les situations pathologiques. Le risque d’hémorragie par déhiscence du nœud semble limité. De plus, il est possible qu’un travail sans fil de suture limite la formation d’adhérences, de granulomes inflammatoires locaux et peut-être même la douleur.

Et ses inconvénients ?

Cette méthode nécessite une grande dextérité car les structures locales sont fragiles. La rupture du ligament suspenseur de l’ovaire libère les vaisseaux qui l’irriguent, ce qui peut conduire à une rupture vasculaire si la manipulation est trop brutale. Par ailleurs, l’autoligature ne concerne que le pédicule ovarien, et la ligature de la jonction utéro-ovarienne (ou des vaisseaux utérins au niveau du col de l’utérus en cas d’ovariohystérectomie) reste obligatoire. Le gain de temps est donc limité.

Est-elle pratiquée en France ?

Oui. Cependant, n’étant pas enseignée en première approche dans les écoles vétérinaires françaises, en raison du risque de rupture vasculaire, elle n’est probablement pas appliquée par les jeunes praticiens qui débutent.

Et dans d’autres pays ?

Aux États-Unis, les ovariectomies des chattes qui ne sont pas destinées à la reproduction sont quasiment systématiques et pratiquées le plus souvent à des stades précoces. Cette méthode, plus rapide et sûre chez les animaux impubères (risque d’hémorragie réduit), a donc dû remporter un succès plus vif qu’en Europe. Toutefois, la tendance actuelle est de se tourner vers une stérilisation précoce, vers l’âge de 4 mois. Dans cette évolution, et bien qu’elle ne soit pas révolutionnaire, cette technique semble bien adaptée.