CONFÉRENCE
Pratique mixte
FORMATION
Auteur(s) : Sindy Moreau*, Serge Trouillet**
Fonctions :
*Service environnement
de l’Institut de l’élevage.
Article rédigé d’après une
présentation faite lors du Sommet
de l’élevage à Clermont-Ferrand
(Puy-de-Dôme), le 2 octobre 2014.
En France, l’agriculture représente 21 % des émissions de gaz à effet de serre (GES), derrière le transport routier (26 %) et l’industrie (22 %). Dans le secteur de l’agriculture, l’élevage allaitant tient pour 7 % des émissions de GES à l’échelle nationale (6 % pour les bovins et 1 % pour les ovins), moins encore si l’on prend en compte le stockage du carbone. Les systèmes agropastoraux et les haies s’avèrent un atout positif : entre 250 et 1 200 kg de carbone peuvent être stockés, par hectare et par an, sous les prairies.
Les trois principaux GES évalués sont le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (N2O) et le dioxyde de carbone (CO2). En élevage allaitant, globalement, la fermentation entérique compte pour la moitié des émissions de GES (55 % en bovin, 49 % en ovin) devant la gestion des déjections et les intrants, pour un niveau d’émission de GES moyen de 15 kg éq. CO2/kg de viande vive, tous systèmes confondus. Une grande partie, voire la totalité des émissions de méthane entérique, est compensée par le stockage de carbone. Cela représente entre 25 et 55 % de la totalité des émissions de GES.
La variabilité des émissions est moins liée à la nature des systèmes allaitants qu’aux performances environnementales et de production de chacun d’eux, notamment pour les ovins. En systèmes agneaux de bergerie, par exemple, seulement 48 % des exploitations ont de bonnes performances environnementales. Elles ne sont plus que 22 % si l’on ajoute de bons résultats de production. Seules ces dernières parviennent ainsi à satisfaire le triple défi que doit relever l’élevage allaitant : produire, maîtriser les coûts économiques et réduire l’impact environnemental. Ces exploitations prouvent qu’il est possible d’optimiser l’alimentation, la productivité numérique et le stockage de carbone.
Pour améliorer la productivité numérique, la prolificité et le taux de gestation des brebis peuvent être augmentés, ce qui permet aussi de réduire le taux de mortalité des agneaux. Limiter ces pertes évite également des émissions de GES inutiles et augmente la production de viande. D’autres leviers techniques illustrent la nécessité d’optimiser les pratiques : allotement des brebis, bon état de celles-ci lors de la mise bas, récolte autonome de fourrages, réglage des tracteurs, maintien des haies, etc. Ces bonnes pratiques concourent à la réduction des émissions de GES et au maintien, voire à l’augmentation de la production. Elles ont un impact positif sur l’économie de la structure. Les niveaux d’émission de méthane entérique des systèmes ovins anglais et néo-zélandais sont identiques à ceux des systèmes ovins français. La différence se joue sur les postes qui sont en lien avec les pratiques : gestion des déjections, de la fertilisation, des engrais, etc. La Grande-Bretagne et la Nouvelle-Zélande bénéficient d’un contexte pédoclimatique extrêmement favorable.
La production de viande est rythmée sur celle de l’herbe, avec une faible consommation de concentrés et une utilisation réduite d’azote minéral (15 kg en moyenne par hectare et par an). Peu d’intrants donc. Avec des animaux dehors, les structures des exploitations sont simplifiées et leur parc matériel limité, ce qui restreint les consommations d’énergie. Ce système ovin, souvent complémentaire du système bovin, tire avantage de la rusticité et de la prolificité des races locales, rassemblées en grands troupeaux. Il en résulte d’excellentes performances techniques.
Dans le contexte de l’élevage français, certes moins favorable, les exploitations les plus performantes prouvent qu’il est possible de concilier production, économie et environnement, et que limiter la présence d’animaux improductifs permet d’améliorer la production et les performances environnementales. Elles démontrent enfin que valoriser les surfaces en herbe de manière optimale et limiter le recours aux concentrés ont un impact positif sur le niveau d’émission de GES.
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