Requins à La Réunion : les faits

À la suite de la dernière attaque dramatique de requins à La Réunion, les scientifiques de la Réserve nationale naturelle marine de La Réunion (RNNMR) ont tenu à rappeler les faits suivants :

– Les mesures de quantité de poissons dans la réserve révèlent une faible augmentation dans les zones sanctuaires. Relier une hausse des attaques de requins à l’“effet réserve” est pure spéculation.

– Le requin bouledogue n’est pas un requin de récif comme peuvent l’être les requins corail, gris de récif, pointe blanche ou noire, des espèces présentes dans les années 1970-1980 et aujourd’hui très rarement observées (la pêche côtière ayant largement contribué à leur disparition progressive). Le requin bouledogue, opportuniste, pourrait avoir profité du déséquilibre actuel de l’écosystème récifal en circulant dans cet espace libéré par les requins récifaux.

– Des expérimentations de pêche aux requins bouledogues et tigres en baie de Saint-Paul et au sein de la RNNMR (Roches Noires) ont été menées (Cap requins 1). Leurs résultats concluent que si le dispositif de smart drumlines apparaît adapté à des pêches de régulation, il ne peut être considéré comme un dispositif de protection des usagers.

– L’étude Charc¹ montre que les connexions avec d’autres régions de l’océan Indien sont très probables et constitueraient la source d’entrée de nouveaux individus.

– Avec le projet d’irrigation du littoral ouest, près de 50 millions de m³ d’eau sont déversés sur l’ouest depuis 2011, et près de 100 millions à terme. Les systèmes de traitement des eaux, bien qu’en progrès, restent insuffisants. Or les eaux saumâtres et troubles sont favorables aux requins bouledogues.

– Réduire le rôle et la surface de la RNNMR ne pourrait que se traduire par un coup d’arrêt aux timides tendances à l’amélioration du milieu. La régression de la barrière récifale deviendrait irrémédiable et ne jouerait plus son rôle de protection physique du littoral.

« La RNNMR n’est pas le problème responsable des attaques de requins, mais un des acteurs essentiels pouvant contribuer aux solutions de la crise que ces attaques ont générée. »

Les rencontres, sous l’eau, avec des requins, à La Réunion, se comptent sur les doigts d’une main, pour 30 000 plongées, dans les plus importantes structures de l’île.

• 1 Connaissances de l’écologie et de l’habitat de deux espèces de requins côtiers sur la côte ouest de La Réunion.

  Pour en savoir plus : http://bit.ly/1GhU3FY