Douleur et perception

La prise en charge de la douleur chez les bovins est en plein essor. L’arsenal thérapeutique s’est étoffé, de même que les connaissances des mécanismes physiopathologiques. La fracture entre jeunes diplômés et confrères expérimentés exerçant depuis plus de 30 ans est nette : les premiers sont sensibilisés à la douleur et à l’analgésie dès leurs années d’études et se sentent à l’aise dans ce domaine médical. Les seconds se sont formés sur le tas et manquent d’assurance.

Un point intéressant ressort de l’enquête¹ : l’adaptation des protocoles analgésiques à l’intensité de la douleur n’est pas encore tout à fait optimale. Évaluer l’intensité de la douleur n’est pas chose facile : les bovins, proies dans l’âme comme beaucoup d’herbivores, ne sont pas très démonstratifs. Il manque peut-être des outils pratiques pour objectiver la douleur dans toutes les situations.

La prise en charge de la douleur en médecine des animaux de compagnie est aussi en plein développement et profite de formations dédiées, dont la médecine rurale pourrait s’inspirer. La demande existe, la formation continue apportant des connaissances récentes et actualisées à la formation initiale.

Le coût de l’analgésie n’est pas un facteur limitant, face au gain de production ou à des pertes moindres, à la récupération plus rapide des animaux et à un travail de l’éleveur facilité, avec davantage de sécurité. Autant d’arguments en faveur de l’analgésie des bovins.

• 1 Voir pages 40 à 45.