SYNTHÈSE
Pratique canine
FORMATION
Auteur(s) : Harriet Hahn*, Ghita Benchekroun**, Pascaline Pey***
Fonctions :
*Maître de conférences en médecine interne.
**Maître de conférences en médecine interne.
***Maître de conférences en imagerie médicale.
Praticiennes à l’ENVA.
Le terme “maladie bronchique féline” regroupe la bronchite chronique et l’asthme félin, qui peuvent présenter un tableau clinique plus ou moins sévère, allant de la toux occasionnelle jusqu’à une détresse respiratoire. Voici un panorama des diverses lésions radiographiques associées.
La bronchite chronique se caractérise par une inflammation des voies aériennes basses, de type neutrophilique. Elle provoque une toux journalière, pour laquelle d’autres causes ont été écartées. Son diagnostic radiographique repose sur une visibilité accrue de la paroi des bronches due à un épaississement de celles-ci et s’établit à l’aide d’images en anneaux (bronches épaissies en coupe transverse) et en rails de chemin de fer (en coupe longitudinale). Les bronches s’observent de façon classique au sein d’une triade, c’est-à-dire entre une veine (située en position médiale sur un cliché de face et en position ventrale sur un cliché de profil) et une artère. Une opacité péribronchique, c’est-à-dire un infiltrat interstitiel cellulaire autour des bronches, est parfois notée, donnant un aspect en anneau tissulaire avec un centre radiotransparent.
Il convient de garder à l’esprit qu’une discrète opacité bronchique apparaît de façon physiologique avec l’âge, sans répercussion clinique.
Il est important également de souligner que la gravité de la maladie n’est pas toujours corrélée à l’intensité des signes radiographiques et que l’absence d’opacité bronchique chez un animal présenté pour une toux ne permet pas d’exclure une atteinte bronchique.
La bronchiectasie correspond à une dilatation irréversible de la lumière d’une bronche. Elle peut être sacculaire (dilatation ampoulaire) ou cylindrique (diamètre constant sur toute sa longueur). Cette dilatation est secondaire à une destruction des constituants élastiques et musculaires de la paroi bronchique. Elle s’observe radiographiquement plutôt en périphérie du parenchyme pulmonaire. En cas de variation avec la phase respiratoire, elle se constate alors mieux en inspiration. Sa présence prédispose à l’accumulation de sécrétions bronchiques ou “bouchons de mucus” et donc à des affections respiratoires récidivantes.
Son identification n’est pas toujours évidente en radiographie et s’effectue de façon plus aisée sur un examen tomodensitométrique.
Des bouchons de mucus peuvent être constatés radiographiquement de façon peu fréquente comme des opacités focales, tissulaires (parfois minéralisées si chroniques), de forme tubulaire à nodulaire, à l’extrémité d’une bronche. Ces bouchons ne doivent pas être confondus avec des nodules métastatiques. S’ils sont multiples, ils sont souvent disposés en grappe dans les bronches terminales, autour de la bronche principale. Une image dite en “arbre bourgeonnant” est communément notée.
À la suite d’une obstruction bronchique chronique, un lobe pulmonaire peut s’atélectasier et même se consolider de manière irréversible, ce qui fait apparaître une opacité alvéolaire de petit volume avec sa forme caractéristique en pointe, à droite de la silhouette cardiaque sur une vue de face. Le lobe moyen droit est le plus fréquemment concerné en raison de sa grande surface pleurale par rapport à son petit volume pulmonaire, en comparaison avec les autres lobes pulmonaires.
L’asthme est une maladie d’origine allergique, fréquente chez le chat, caractérisée par une inflammation de type éosinophilique. Lors de crise d’asthme, une bronchoconstriction, plus ou moins associée à une inflammation et à un œdème pariétal, ainsi qu’à une hypertrophie des glandes à mucus, est responsable d’une rétention aérique par une obstruction mécanique intraluminale de la bronche. Les signes radiographiques observés sont ceux d’une hyperinsufflation pulmonaire avec une hyperclarté du champ pulmonaire, une augmentation de la distance intercostale, ainsi qu’un changement de leur orientation (les côtes apparaissent perpendiculaires au rachis) et une augmentation de l’espace entre le cœur et le diaphragme. Les contours diaphragmatiques peuvent être festonnés sur la vue de face et aplatis sur la vue de profil, avec également des récessus pulmonaires caudaux dépassant du corps de L1. Une opacité bronchique est également à rechercher mais n’est pas systématique. Le champ pulmonaire peut également apparaître tout à fait normal. Cependant, la radiographie reste un examen complémentaire indispensable pour écarter les autres causes de dyspnée.
De façon rare, à la suite d’une crise de dyspnée ou d’une toux sévères, il est possible que des fractures de côtes, un pneumothorax et/ou une hernie hiatale se produisent. La découverte radiographique de ces lésions peut amener à suspecter un traumatisme. Il est ainsi important d’avoir en tête qu’une crise de dyspnée sévère conduit, dans certains cas, à ces lésions.
Retrouvez les références bibliographiques de cet article sur http://bit.ly/1N0tUe1.
– Diverses lésions radiographiques peuvent être visibles lors de maladie bronchique féline.
– L’opacité bronchique, plus ou moins marquée, est éventuellement associée à une bronchiectasie et à des bouchons de mucus.
– Lors de crise d’asthme, des signes de rétention aérique sont à rechercher.
– Une atélectasie, souvent du lobe moyen droit, accompagne parfois ces lésions.
– Une hernie hiatale, des fractures de côtes ou un pneumothorax peuvent être des complications secondaires à une crise de dyspnée ou de toux intenses.
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