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Auteur(s) : Serge Trouillet
PAUL GOSSET (A 80) Praticien mixte à Marly-Gomont (Aisne).
Tout comme le virus de Schmallenberg, la fièvre catarrhale ovine nous vient de la région de Maastricht, aux Pays-Bas. Nous avons donc été parmi les premiers touchés en France. En bovins, la FCO a massivement impacté les élevages, avec des lésions de mufles, des amaigrissements, des avortements. Elle a concerné l’ensemble de notre clientèle. Le Schmallenberg, quant à lui, a surtout affecté nos élevages ovins. Deux de nos exploitations ont particulièrement souffert de son passage. Du reste, la majorité des photos illustrant les journaux vétérinaires, à cet égard, viennent de chez nous ! Le virus a surtout impacté les agnelages précoces, en janvier et février 2013 ; il a dû circuler juste après la lutte, à l’automne précédent. Les agnelages plus tardifs, en mars et avril, n’ont pas été touchés. Pour la FCO, les éleveurs ont vacciné la première année, parce que c’était obligatoire ; certains ont continué l’année suivante, mais comme l’épidémie n’est pas réapparue, la vaccination s’est arrêtée. Le Schmallenberg ayant lui aussi disparu, les éleveurs attendent la confirmation d’un retour des signes cliniques de la maladie pour se préoccuper à nouveau de vaccination. Son coût n’est pas sans incidence sur leur décision.
PASCAL MESSIN (T 86) Praticien mixte à Château-Salins (Moselle).
La fièvre catarrhale ovine a profondément marqué la mémoire des éleveurs ovins de notre région. La maladie comme les campagnes de vaccination ont provoqué des taux de sinistres très élevés. La survie de certaines exploitations en a parfois été remise en cause. La distribution trop tardive des vaccins, fin avril début mai, au moment de la lutte, a ravagé certains agnelages d’automne !
L’incompréhension des éleveurs était d’autant plus forte que l’impact économique de l’épidémie était hétérogène. Dans les zones de forte prévalence de la maladie, un élevage pouvait être sévèrement affecté quand son voisin ne l’était pas ! Le modèle épidémiologique est donc très difficile à interpréter. Il en est de même pour celui du Schmallenberg, dont la répartition des cas s’est également avérée très aléatoire. Aussi, en raison de ces incertitudes et du traumatisme causé par la vaccination contre la FCO, la vaccination, en règle générale, n’est plus en odeur de sainteté dans les campagnes. Contre le virus de Schmallenberg, elle est en outre très onéreuse. Les nombreux contre-exemples vécus par les éleveurs la rendent indésirable, d’autant qu’un retour à la normale se confirme actuellement.
LAURENT SARLET (Liège 84) Praticien rural à Stenay (Meuse).
Concernant le virus de Schmallenberg, nous n’observons plus actuellement de cas cliniques. Pour la FCO, nous avons surtout affaire aujourd’hui à ce que l’on appelle les FCO-like, un ensemble de symptômes dont quelques-uns peuvent s’apparenter à la FCO, sans qu’il y ait le tableau clinique complet de la maladie. C’est bien là notre problème car, dans la grande majorité des cas, il ne s’agit que d’indices de passage de maladies originales, souvent vectorielles. Si nous déclarons une suspicion de FCO, l’exploitation est bloquée par un arrêté préfectoral de mise sous surveillance (APMS), et l’éleveur ne peut plus commercialiser ses animaux. Souvent pour rien ! Il nous faudrait disposer d’un cadre scientifique, administratif et financier qui nous permette de pousser plus avant nos investigations sans recourir à l’APMS : une structure légère qui nous aide pour les cas sporadiques. Nous avons trop l’expérience de retours négatifs, concernant la FCO, et d’exploitations pénalisées inutilement, pour ne pas souhaiter l’appui de la plateforme épidémiologique. La recherche y gagnerait. Nous pourrions identifier d’autres maladies que la FCO, souvent suspectée à tort, et nous ne traumatiserions pas à chaque fois les éleveurs.
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